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Grands aménagements urbains et prise en compte des ...

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Il s‟agit tout d‟abord du développem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> techniques relatives à l‟hygiène dans les villes. Lyon n‟est<br />

pas <strong>en</strong> r<strong>et</strong>ard sur ce point. On voit le Départem<strong>en</strong>t multiplier commissions <strong>et</strong> <strong>en</strong>quêtes pour connaître<br />

<strong>et</strong> suivre la situation médicale, les épidémies, la prostitution (Dumont 1844 ; Monfalcon 1845 ;<br />

Monfalcon, Polinière 1846 ; Conseil d‟hygiène… 1851 ; Rougier, Polinière 1851). Une nouvelle<br />

organisation départem<strong>en</strong>tale est mise <strong>en</strong> place à c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> <strong>en</strong> 1849 (Potton 1849). Il faut noter aussi que<br />

la taille <strong>des</strong> f<strong>en</strong>êtres est à Lyon très tôt très grande par rapport à la superficie <strong>des</strong> faça<strong>des</strong>. Si l‟on avait<br />

au XVIIIe siècle eu t<strong>en</strong>dance à <strong>en</strong> réduire la proportion, les immeubles nouveaux témoign<strong>en</strong>t à partir<br />

<strong>des</strong> années 1840 d‟un grand souci de disp<strong>en</strong>ser beaucoup de lumière.<br />

On connaît quelques maisons de tolérance dans le quartier de la future rue Impériale, r<strong>en</strong>seignées par<br />

le rec<strong>en</strong>sem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> l‟<strong>en</strong>quête de 1853, mais il ne semble pas que ce soit un problème massif (Potton<br />

1842 ; Rey-Robert 1997). Elles sont bi<strong>en</strong> plus nombreuses à la Croix-Rousse <strong>et</strong> à La Guillotière. Tout<br />

juste se préoccupe-t-on <strong>des</strong> lycé<strong>en</strong>s <strong>et</strong> <strong>en</strong>seignants du lycée qui pourrai<strong>en</strong>t être concernés par les<br />

maisons prés<strong>en</strong>tes rues H<strong>en</strong>ri <strong>et</strong> Mul<strong>et</strong> 28 . Les maisons <strong>des</strong> <strong>en</strong>virons de l‟impasse St-Charles pos<strong>en</strong>t<br />

aussi quelque souci. Dardel, architecte de la ville, <strong>en</strong> parle comme du « plus affreux <strong>et</strong>… malsain<br />

quartier de Lyon », <strong>et</strong> d‟<strong>en</strong> chasser « <strong>des</strong> métiers honteux » 29 . On n‟est il est vrai pas loin de l‟hôtel de<br />

ville.<br />

L‟épidémie de choléra de novembre 1853-octobre 1854 fait 249 morts à Lyon, mais les victimes sont<br />

peu nombreuses dans la partie c<strong>en</strong>trale de la ville 30 (Bottex <strong>et</strong> al. 1851 ; Rouss<strong>et</strong> 1965). Ces victimes<br />

sont n<strong>et</strong>tem<strong>en</strong>t, pour le quartier, localisées dans les rues les plus pauvres (comme rues Noire, Grolée,<br />

Confort, Raisin).<br />

L‟<strong>en</strong>diguem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> cours d‟eau progresse, d‟une part parce que l‟urbanisation s‟ét<strong>en</strong>d <strong>et</strong> que la limite<br />

doit être clairem<strong>en</strong>t tracée <strong>en</strong>tre domaine voué à la construction <strong>et</strong> espace de l‟eau, dans une tradition<br />

active à Lyon, ne serait-ce que par les grands travaux amorcés à la fin du XVIIIe siècle (Gauthiez<br />

1995), d‟autre part parce que les inondations sont perçues comme de plus <strong>en</strong> plus insupportables. Celle<br />

du Rhône <strong>en</strong> 1844 est très importante. Elle sera suivie par un événem<strong>en</strong>t plus grave <strong>en</strong>core <strong>en</strong> 1856.<br />

Les conséqu<strong>en</strong>ces économiques, avec le développem<strong>en</strong>t industriel <strong>et</strong> la colonisation rapide d‟espace<br />

aisém<strong>en</strong>t urbanisables mais inondables, sont de plus <strong>en</strong> plus lour<strong>des</strong> pour un événem<strong>en</strong>t de même<br />

ampleur (Combe 2008).<br />

De plus, la ville ne reste pas inactive devant la situation du c<strong>en</strong>tre-ville. Morand avait dès la fin du<br />

XVIIIe siècle suggéré la réalisation d‟une voie nord-sud à même de mieux relier la place <strong>des</strong> Jacobins<br />

<strong>et</strong> l‟hôtel de ville, tant les communications au c<strong>en</strong>tre étai<strong>en</strong>t mauvaises dans ce s<strong>en</strong>s hormis les quais 31 .<br />

En eff<strong>et</strong>, la plupart <strong>des</strong> rues anci<strong>en</strong>nes ont une ori<strong>en</strong>tation est-ouest. C<strong>et</strong> axe, dit rue C<strong>en</strong>trale, devi<strong>en</strong>t<br />

d‟autant plus utile qu‟on a placé la préfecture précisém<strong>en</strong>t place <strong>des</strong> Jacobins. Il fait l‟obj<strong>et</strong> d‟un<br />

„traité‟ <strong>en</strong>tre la ville <strong>et</strong> deux architectes, B<strong>en</strong>oît Ponc<strong>et</strong> <strong>et</strong> Amédée Savoye <strong>en</strong> 1846, puis d‟un<br />

deuxième avec B<strong>en</strong>oît Ponc<strong>et</strong> seul <strong>en</strong> 1847. La rue est ainsi établie <strong>en</strong> deux parties, la première <strong>en</strong>tre la<br />

rue de la Draperie <strong>et</strong> la place <strong>des</strong> Jacobins (rue de Brest), la seconde <strong>en</strong>tre la place St-Nizier <strong>et</strong> la place<br />

St-Pierre (rue Ch<strong>en</strong>avard). C<strong>et</strong>te percée bénéficie d‟un prix de rachat au mètre carré de la rue nouvelle<br />

élevé, constituant de fait une subv<strong>en</strong>tion, <strong>et</strong> du fait que B<strong>en</strong>oît Ponc<strong>et</strong> sait manier l‟arg<strong>en</strong>t avec une<br />

grande dextérité. De fait, il conserve même plusieurs parcelles où il finance <strong>et</strong> élève au total plus d‟une<br />

dizaine d‟immeubles, augm<strong>en</strong>tant sa fortune au passage. Les appartem<strong>en</strong>ts <strong>des</strong> nouveaux immeubles<br />

sont rapidem<strong>en</strong>t investis par une cli<strong>en</strong>tèle bourgeoise <strong>et</strong> <strong>des</strong> commerces souv<strong>en</strong>t luxueux. La nouvelle<br />

rue est donc une grande réussite financière pour l‟investisseur (Gauthiez 1999, 42-46). Une autre<br />

opération de rénovation, celle du secteur de la boucherie <strong>des</strong> Terreaux, est m<strong>en</strong>ée à partir de 1844,<br />

mobilisant <strong>des</strong> capitaux privés <strong>et</strong> <strong>des</strong> terrains principalem<strong>en</strong>t municipaux. Elle perm<strong>et</strong> la suppression<br />

de l‟une <strong>des</strong> rues les plus pauvres d‟après le rec<strong>en</strong>sem<strong>en</strong>t de 1841, la rue du Bessard 32 .<br />

Ces réalisations rest<strong>en</strong>t <strong>en</strong> marge du quartier difficile, mais leur réussite perm<strong>et</strong> d‟<strong>en</strong>visager d‟autres<br />

percées plus ambitieuses.De fait, dès 1844, on <strong>en</strong>visage un axe reliant la place de la Comédie (l‟opéra<br />

actuel) à la place <strong>des</strong> Cordeliers. La technique r<strong>et</strong><strong>en</strong>ue est celle de l‟alignem<strong>en</strong>t, à savoir que chaque<br />

28 Rapport de l‟inspecteur <strong>des</strong> mœurs Fangier au secrétaire général de la police, 19 février 1852, ADR 4 M 508.<br />

29 Rapport à Vaïsse, maire de la ville, 18 février 1854, AML 321 WP 172.<br />

30 Bull<strong>et</strong>in récapitulatif à produire après la cessation de l’épidémie, ADR 5 M 170. Voir aussi 5 M 172.<br />

31 AML 3 SMO 208/2, 1764, publié dans Forma urbis 1997.<br />

32 AML 321 WP 159-160-161.<br />

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