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Grands aménagements urbains et prise en compte des ...

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ayant une valeur architecturale <strong>et</strong> décorative, elle constitue une forme de lutte contre le vol d‟œuvres<br />

d‟art. En tous cas, qu‟il s‟agisse de l‟îlot ou de l‟immeuble, le constat est n<strong>et</strong> : les élém<strong>en</strong>ts liés à la<br />

sécurité se combin<strong>en</strong>t intimem<strong>en</strong>t avec d‟autres composantes qui, elles, n‟ont ri<strong>en</strong> à voir avec ce<br />

thème. Pour l‟élaboration <strong>et</strong> la protection du cœur d‟îlot il s‟agit, <strong>en</strong> particulier, de logiques urbaines<br />

de mise <strong>en</strong> valeur spatiale fondées sur la recherche de plus-value. Pour l‟immeuble, l‟allée constitue le<br />

point fort de la stratégie de sécurité <strong>et</strong> son élaboration se combine avec les composantes liées à la<br />

typologie <strong>des</strong> immeubles : l‟évolution sociale, économique, technique, esthétique, du goût...<br />

Conclusion<br />

La lutte contre les catastrophes naturelles, illustrée par l‟exemple de l‟inondation, fait n<strong>et</strong>tem<strong>en</strong>t<br />

apparaître deux types d‟actions m<strong>en</strong>ées par les Hospices, qui se succèd<strong>en</strong>t dans le temps <strong>en</strong> fonction<br />

du degré d‟urbanisation. Au début, il s‟agit de protéger les personnes <strong>et</strong> les bi<strong>en</strong>s pour favoriser toute<br />

implantation humaine, toutes classes sociales confondues. En revanche, lorsque l‟urbanisation est bi<strong>en</strong><br />

amorcée, sont mis <strong>en</strong> place <strong>des</strong> d‟outils à double objectif, toujours la protection, mais aussi le filtre<br />

social visant à déplacer les classes sociales défavorisées. Le but, simple, va se r<strong>et</strong>rouver à tout au long<br />

de c<strong>et</strong>te étude : urbaniser c<strong>et</strong>te zone <strong>et</strong> <strong>en</strong> augm<strong>en</strong>ter la valeur.<br />

Ces deux types d‟actions se r<strong>et</strong>rouv<strong>en</strong>t dans la lutte contre les activités illicites avec l‟exemple de la<br />

prostitution. C<strong>et</strong>te problématique émerge dans la réflexion <strong>des</strong> Hospices avant 1850. Cep<strong>en</strong>dant, à<br />

c<strong>et</strong>te époque, ils ne lui oppos<strong>en</strong>t pas une lutte acharnée car ils sont <strong>en</strong>core dans la logique d‟attirer tous<br />

types d‟occupants pour leurs terrains. Après 1850, le changem<strong>en</strong>t est n<strong>et</strong> <strong>et</strong> leur position devi<strong>en</strong>t<br />

intransigeante. Les mêmes raisons que pour l‟inondation sont avancées : dans une zone <strong>en</strong> forte<br />

urbanisation, la prostitution est une cause de moins-value pour les terrains à v<strong>en</strong>dre.<br />

La lutte indirecte contre les activités illicites m<strong>et</strong> <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce le rôle détourné <strong>des</strong> implantations<br />

militaires comme celles <strong>des</strong> bâtim<strong>en</strong>ts religieux <strong>et</strong> publics. Les Hospices favoris<strong>en</strong>t ces structures pour<br />

amorcer l‟urbanisation dans le cas <strong>des</strong> fortifications, <strong>et</strong> pour lutter contre les activités illicites <strong>et</strong> créer<br />

une plus-value foncière dans le cas <strong>des</strong> bâtim<strong>en</strong>ts religieux <strong>et</strong> publics. Les fortifications cré<strong>en</strong>t de la<br />

plus-value à long terme, comme la plus part <strong>des</strong> implantations humaines qui structur<strong>en</strong>t une zone<br />

rurale même si, dans un premier temps, c‟est la moins-value qui l‟emporte. Les églises ainsi que<br />

d‟autres bâtim<strong>en</strong>ts religieux sont les premiers bâtim<strong>en</strong>ts publics de la rive gauche du Rhône <strong>et</strong> sont<br />

implantés massivem<strong>en</strong>t. C‟est un phénomène de grande ampleur, conséqu<strong>en</strong>ce d‟un véritable choix de<br />

politique urbaine de la part <strong>des</strong> Hospices, dans lequel les notions de sécurité <strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t particulièrem<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> ligne de <strong>compte</strong>. La conséqu<strong>en</strong>ce de ces implantations, pour les bâtim<strong>en</strong>ts religieux comme pour les<br />

bâtim<strong>en</strong>ts publics qui vont suivre, est un changem<strong>en</strong>t du niveau social <strong>des</strong> quartiers al<strong>en</strong>tour <strong>et</strong> une<br />

plus-value foncière. Le processus est toujours le même. Les Hospices id<strong>en</strong>tifi<strong>en</strong>t le problème<br />

d‟insécurité, favoris<strong>en</strong>t l‟implantation <strong>des</strong> bâtim<strong>en</strong>ts par la gratuité <strong>des</strong> terrains, <strong>des</strong> prix attrayants ou<br />

<strong>des</strong> facilités de payem<strong>en</strong>t, puis le niveau social al<strong>en</strong>tour change <strong>et</strong> la valeur foncière augm<strong>en</strong>te. Il est<br />

intéressant de noter que ce n‟est pas la mission de moralisation attachée aux bâtim<strong>en</strong>ts religieux qui<br />

semble provoquer le mécanisme, mais plutôt leur statut d‟édifice public.<br />

Enfin, la dissuasion spatiale, avec les cas de l‟îlot <strong>et</strong> de l‟immeuble, montre que les élém<strong>en</strong>ts liés à la<br />

sécurité se combin<strong>en</strong>t, lors de leur création, à d‟autres composantes qui n‟ont ri<strong>en</strong> à voir avec c<strong>et</strong>te<br />

thématique. Ainsi, la protection du chœur d‟îlot avec son pourtour rempart, l‟allée avec sa loge de<br />

concierge … sont bi<strong>en</strong> évidemm<strong>en</strong>t issus de préoccupations sécuritaires, mais aussi, très directem<strong>en</strong>t,<br />

d‟autres facteurs comme les logiques urbaines de mise <strong>en</strong> valeur de l‟espace, l‟évolution sociale,<br />

économique, technique, esthétique, du goût …<br />

Que nous appr<strong>en</strong>d c<strong>et</strong>te analyse de l‟attitude d‟un grand propriétaire foncier lotisseur vis à vis <strong>des</strong><br />

questions de sécurité, qui soit d‟ordre assez général pour alim<strong>en</strong>ter notre réflexion sur la ville actuelle<br />

ou future ? Au-delà de la connaissance qu‟il apporte, ce travail ori<strong>en</strong>te sur <strong>des</strong> voies de recherche qui<br />

n‟allai<strong>en</strong>t pas forcém<strong>en</strong>t de soi, mais qui s‟avèr<strong>en</strong>t pertin<strong>en</strong>tes par rapport à c<strong>et</strong>te thématique de la<br />

sécurité. En premier lieu, le positionnem<strong>en</strong>t même <strong>des</strong> Hospices donne <strong>des</strong> pistes. La lutte contre<br />

l‟insécurité se développe, chez eux, non pas sous la pression de préoccupations morales ou sanitaires,<br />

c<strong>et</strong>te dernière n‟étant d‟ailleurs jamais évoquée, mais sous celle de la recherche de r<strong>en</strong>tabilité foncière.<br />

Le langage utilisé dans les textes, fondé sur un raisonnem<strong>en</strong>t moral, ne doit pas faire illusion.<br />

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