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Grands aménagements urbains et prise en compte des ...

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Hospices à la fois de manières négatives <strong>et</strong> positives. En même temps qu‟ils reconnaiss<strong>en</strong>t qu‟elles<br />

structur<strong>en</strong>t ce territoire, <strong>en</strong>trainant à long terme une importante plus-value <strong>des</strong> terrains qui leur<br />

resteront 206 , ils constat<strong>en</strong>t de n<strong>et</strong>s inconvéni<strong>en</strong>ts. Ils se plaign<strong>en</strong>t que les fortifications morcell<strong>en</strong>t leur<br />

domaine <strong>en</strong> restreignant les communications, conformém<strong>en</strong>t aux servitu<strong>des</strong> qui sont appliquées aux<br />

ouvrages militaires 207 . Ils observ<strong>en</strong>t aussi qu‟à l‟inverse <strong>des</strong> bâtim<strong>en</strong>ts publics ou <strong>des</strong> parcs, comme<br />

celui de la Tête d‟Or, les constructions militaires fonctionn<strong>en</strong>t comme un repoussoir créant, à court<br />

terme, de la moins-value. Pour expliquer c<strong>et</strong>te appar<strong>en</strong>te contradiction : plus de sécurité <strong>en</strong>traînant<br />

moins de valeur foncière, il faut chercher la réponse dans les mécanismes classiques de l‟urbanisation.<br />

Tout ce qui freine celle-ci dévalue les terrains, ici, les zones non aedificandi <strong>et</strong> le blocage de<br />

l‟ext<strong>en</strong>sion de la ville vers l‟est. En outre, il n‟est pas impossible que les habitants, <strong>en</strong> particulier les<br />

femmes, mais aussi les opposants politiques, ress<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t la prés<strong>en</strong>ce <strong>des</strong> militaires non pas comme une<br />

source de sécurité, mais comme un danger.<br />

« Elever la valeur morale <strong>des</strong> populations » : Les implantations religieuses<br />

Si les implantations militaires ont été imposées par l‟Etat, celles <strong>des</strong> édifices religieux, qui constitu<strong>en</strong>t<br />

les premiers bâtim<strong>en</strong>ts publics de la rive gauche du Rhône, font l‟obj<strong>et</strong> d‟un véritable choix de<br />

politique urbaine de la part <strong>des</strong> Hospices. Dans ce choix, les notions de sécurité au s<strong>en</strong>s large du<br />

terme, <strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t particulièrem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ligne de <strong>compte</strong>.<br />

L‟histoire <strong>des</strong> implantations religieuses sur les terrains hospitaliers<br />

R<strong>et</strong>racer l‟histoire de l‟implantation successive <strong>des</strong> édifices religieux sur le domaine <strong>des</strong> Hospices<br />

perm<strong>et</strong> de saisir l‟ampleur de ce phénomène. Non seulem<strong>en</strong>t ces édifices sont construits rapidem<strong>en</strong>t <strong>et</strong><br />

dans <strong>des</strong> proportions importantes, mais ils amorc<strong>en</strong>t un mécanisme nouveau puisqu‟ils sont les<br />

premiers édifices publics construits sur c<strong>et</strong>te zone, mis à part les établissem<strong>en</strong>ts de loisir, plus<br />

éphémères car édifiés sur terrains loués. En 1816, les Hospices v<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t un vaste terrain de 16 168 m2<br />

situé au sud du plan Morand (les masses 60 bis, 60 ter <strong>et</strong> les deux parties ouest <strong>des</strong> masses 53 <strong>et</strong> 62) à<br />

la société du monum<strong>en</strong>t <strong>des</strong> Brotteaux pour l‟érection du monum<strong>en</strong>t <strong>des</strong> victimes du Siège de Lyon.<br />

C‟est le premier bâtim<strong>en</strong>t public aux Brotteaux <strong>et</strong> c‟est un édifice religieux puisqu‟il compr<strong>en</strong>d une<br />

chapelle commémorative. Le dispositif est <strong>en</strong>cl<strong>en</strong>ché <strong>et</strong> va se développer très rapidem<strong>en</strong>t. Le<br />

r<strong>en</strong>ouveau catholique, vif à Lyon, est dynamisé par le Cardinal de Bonald à partir de 1839 <strong>et</strong> génère<br />

<strong>des</strong> constructions massives d'édifices religieux, le plus souv<strong>en</strong>t d'implantation nouvelle. Sur la rive<br />

gauche du Rhône, ces bâtim<strong>en</strong>ts sont construits sur <strong>des</strong> terrains ach<strong>et</strong>és aux Hospices par les<br />

communautés, mise à part la cité de l‟Enfant Jésus édifiée sur terrain loué. L‟importance du processus<br />

<strong>et</strong> son aspect systématique sont tout à fait frappants. Aux Brotteaux est édifiée la chapelle Malesherbes<br />

vers 1827, sur un terrain qui avait déjà été v<strong>en</strong>du par les Hospices auparavant. Entre 1840 <strong>et</strong> 1847, est<br />

construite la première église de ce quartier, Saint-Pothin, qui <strong>en</strong> sera longtemps le bâtim<strong>en</strong>t public le<br />

plus important. Lui fait suite, <strong>en</strong> 1848, la chapelle de l'Immaculée Conception. A partir de 1852, la<br />

vague du r<strong>en</strong>ouveau catholique se poursuit, d'autant plus vivace que, l'Eglise a alors les faveurs du<br />

pouvoir c<strong>en</strong>tral <strong>et</strong>, la même année, la commune de la Guillotière est rattachée à Lyon. Tout ceci<br />

provoque la construction rapide d‟autres édifices religieux, qu‟il s‟agisse d‟églises de quartier<br />

(l‟Immaculée Conception <strong>en</strong> 1856-1859, puis la Rédemption <strong>en</strong> 1857 qui sera reconstruite <strong>en</strong> 1867-<br />

1877) ou d‟organismes <strong>en</strong>globant <strong>des</strong> églises ou <strong>des</strong> chapelles (le couv<strong>en</strong>t <strong>des</strong> Dominicains <strong>en</strong> 1857,<br />

dont l‟église devi<strong>en</strong>dra le Saint-Nom-de-Jésus <strong>en</strong> 1863-1872, <strong>et</strong> la cité de l‟Enfant Jésus, ou cité<br />

Rambaud, <strong>en</strong> 1856). Il est un fait que les églises de quartier ont un pouvoir d‟attraction bi<strong>en</strong> plus<br />

considérable que les autres, <strong>en</strong>closes, donc moins accessibles, <strong>et</strong> situées plus à l‟est. Des édifices<br />

d‟autres confessions, comme le temple Protestant (1885, sur la masse 74) <strong>et</strong> l‟église Luthéri<strong>en</strong>ne<br />

(1893, sur la masse 8 ter) sont aussi construits sur les terrains <strong>des</strong> Hospices mais, à c<strong>et</strong>te époque déjà,<br />

<strong>en</strong> parallèle, d‟autres bâtim<strong>en</strong>ts publics s‟y implant<strong>en</strong>t.<br />

206 Ils l‟adm<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t explicitem<strong>en</strong>t, par exemple <strong>en</strong> 1844, lors d‟expropriations dans le but de réaliser une partie <strong>des</strong><br />

fortifications, la caserne <strong>et</strong> une école qui, selon eux, donneront de la valeur à leurs terrains, (délib. HCL du 14<br />

août 1844, p. 397).<br />

207 Délib. HCL du 28 juin 1841.<br />

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