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Grands aménagements urbains et prise en compte des ...

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En 1887, ils sont 27 locataires à cosigner ces mots 100 :<br />

« L‟administration municipale … ruine <strong>et</strong> dépouille un certain nombre de contribuables peu fortunés <strong>et</strong><br />

dignes d‟intérêt ».<br />

Il faut prévoir de « justes indemnités », pour :<br />

« Ces constructions dont quelques unes sont relativem<strong>en</strong>t réc<strong>en</strong>tes (<strong>et</strong> où ils ont placé) tout leur avoir,<br />

toutes leurs économies… », « <strong>des</strong> industries ont été établies à grands frais <strong>et</strong> constitu<strong>en</strong>t un avoir sur<br />

lequel ils devai<strong>en</strong>t <strong>compte</strong>r <strong>et</strong> qui va disparaître ». « Ceux qui ont édifié <strong>des</strong> constructions verront ainsi<br />

leur avoir disparaître <strong>et</strong> seront réduits à emporter quelques matériaux sans valeur ». « Les locataires <strong>des</strong><br />

terrains <strong>en</strong> vertu de baux qui ne pouvai<strong>en</strong>t excéder un temps relativem<strong>en</strong>t court, vu l‟état de minorité<br />

<strong>des</strong> Hospices n‟ont été am<strong>en</strong>és à dép<strong>en</strong>ser leur avoir dans lesdites constructions que sur la foi de<br />

l‟<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t tacite pris par les Hospices de r<strong>en</strong>ouveler les baux à chaque échéance, sauf à augm<strong>en</strong>ter le<br />

prix au fur <strong>et</strong> à mesure de l‟amélioration <strong>des</strong> quartiers <strong>et</strong> au r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t plus grand <strong>des</strong> constructions<br />

édifiées ». « Ces locataires seront ainsi dépouillés <strong>et</strong> devront emporter les matériaux sans valeur dont se<br />

compos<strong>en</strong>t leurs constructions ».<br />

Dans une pétition relative à l‟élargissem<strong>en</strong>t de la rue Moncey, signée par 42 locataires <strong>des</strong> Hospices <strong>et</strong><br />

propriétaires de leurs immeubles, on r<strong>et</strong>rouve <strong>des</strong> considérations voisines, le 17 mai 1887 101 :<br />

« tous propriétaires de constructions par eux élevées sur <strong>des</strong> terrains qu‟ils ont loués aux Hospices<br />

Civils ». « Les constructions m<strong>en</strong>acées par le nouvel alignem<strong>en</strong>t de la rue Moncey, sont, pour la plupart,<br />

très réc<strong>en</strong>tes, <strong>et</strong> toutes assez importantes ; quelques-unes ont jusqu‟à quatre étages <strong>et</strong> gr<strong>en</strong>iers au-<strong>des</strong>sus<br />

du rez-de-chaussée, elles sont bi<strong>en</strong> <strong>et</strong> solidem<strong>en</strong>t construites <strong>en</strong> pierre de taille ou maçonnerie,<br />

confortables <strong>et</strong> salubres ; elles ont, pour l‟avantage de tous, remplacé les misérables constructions<br />

basses <strong>et</strong> insalubres, <strong>en</strong> planches <strong>et</strong> plot<strong>et</strong>s, véritables échoppes, qui tout récemm<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core bordai<strong>en</strong>t la<br />

rue Moncey ». Ils sont « auteurs de c<strong>et</strong>te prospérité qui paraît aujourd‟hui à l‟administration devoir<br />

nécessiter l‟élargissem<strong>en</strong>t de la rue Moncey, afin de satisfaire aux besoins nouveaux. Il serait donc<br />

doublem<strong>en</strong>t injuste que les soussignés subiss<strong>en</strong>t seuls les conséqu<strong>en</strong>ces d‟un nouvel alignem<strong>en</strong>t, qu‟il<br />

leur était impossible de prévoir à si bref délai, <strong>et</strong> que l‟administration elle-même n‟avait pas prévu ».<br />

Ils ont demandé à pouvoir acquérir les terrains, mais se sont heurtés à un refus par les Hospices :<br />

« ayant pour principe absolu de ne pas aliéner les terrains dans les quartiers qui n‟ont pas leur plein<br />

développem<strong>en</strong>t, <strong>et</strong> où ils peuv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core espérer <strong>des</strong> plus-values. Dans tous les cas, tous n‟ont obt<strong>en</strong>u<br />

<strong>des</strong> baux qu‟après que l‟administration <strong>des</strong> Hospices, soit par <strong>des</strong> plans exigés préalablem<strong>en</strong>t, soit par<br />

tout autre moy<strong>en</strong>, eut acquis la certitude qu‟il serait élevé <strong>des</strong> constructions sérieuses, <strong>et</strong> n‟ayant pas le<br />

caractère misérable de celles qu‟elles ont remplacées ».<br />

La durée maximale <strong>des</strong> baux est de 15 ans.<br />

« C‟est avec raison que les Hospices se refus<strong>en</strong>t à laisser établir, comme autrefois, <strong>des</strong> constructions<br />

basses <strong>et</strong> malsaines, véritables maisons provisoires, d‟aspect repoussant, ne pouvant conv<strong>en</strong>ir qu‟à <strong>des</strong><br />

locataires besogneux ou de mauvaise vie, <strong>et</strong> non aux ouvriers travailleurs <strong>et</strong> honnêtes, que de grands<br />

établissem<strong>en</strong>ts industriels attir<strong>en</strong>t dans ces nouveaux quartiers ». « Vous sauverez d‟une ruine complète<br />

ceux qui ont, pour une large part, contribué à l‟amélioration <strong>des</strong> nouveaux quartiers, <strong>et</strong> cela sans avoir<br />

eu le temps de profiter de leurs travaux. Le fait que presque tous <strong>en</strong> sont à leur premier bail pour les<br />

constructions m<strong>en</strong>acées <strong>et</strong> bi<strong>en</strong> dignes d‟attirer particulièrem<strong>en</strong>t votre att<strong>en</strong>tion ».<br />

A la suite de c<strong>et</strong>te pétition, qui fait état d‟un début de remplacem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> constructions peu pér<strong>en</strong>nes de<br />

la première phase d‟urbanisation, il semble que la ville ait exonéré les dits immeubles de la servitude<br />

de reculem<strong>en</strong>t, de même que pour une partie du cours Vitton peu auparavant 102 .<br />

Ces textes perm<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t de compr<strong>en</strong>dre ce qui s‟est passé, du moins dans les gran<strong>des</strong> lignes.<br />

L‟affectation <strong>des</strong> terrains par baux à durée maximale de 15 ans <strong>en</strong>tr<strong>et</strong>i<strong>en</strong> une forte insécurité chez les<br />

pr<strong>en</strong>eurs. Cep<strong>en</strong>dant, avec l‟accord tacite <strong>des</strong> Hospices qui y voi<strong>en</strong>t un moy<strong>en</strong> de valoriser leur<br />

foncier, ils construis<strong>en</strong>t <strong>des</strong> immeubles d‟abord précaires, <strong>en</strong> particulier dans les années 1854-65, puis,<br />

surtout à partir de la fin <strong>des</strong> années 1870, plus pér<strong>en</strong>nes. Le risque de perte est alors très important <strong>en</strong><br />

cas d‟éviction, même si les baux prévoi<strong>en</strong>t expressém<strong>en</strong>t que les locataires sont propriétaires <strong>des</strong><br />

immeubles qu‟ils ont construits <strong>et</strong> doiv<strong>en</strong>t donc être indemnisés <strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> cas d‟éviction. On<br />

100<br />

AML 321 WP 031 rue de Bonnel.<br />

101<br />

AML 321 WP 146, rue Moncey Pétition imprimée adressée aux maire <strong>et</strong> adjoints <strong>et</strong> conseillers. Ils sont<br />

localisés aux numéros 86 à 202 de la rue.<br />

102<br />

Cf. pétition de 1895 à propos d‟un immeuble faisant saillie à l‟angle <strong>des</strong> rues de Bonnel <strong>et</strong> Moncey.<br />

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