La Femme De Papier

effrénée, et laisse-moi, sans le savoir, à ma peine d’avoir
fait si peu, d’avoir pu si peu, d’avoir trouvé sous le pauvre
pansement un abcès lancinant, et d’y avoir seulement
appliqué ma bouche, comme on cherche à extraire de la
plaie, après la morsure du serpent, le poison qu’il y
laissa…
Viens dehors, mon amour, mon homme, mon cher
complément, viens respirer la nuit, et le bonheur d’être
deux, et différents, et prévus l’un pour l’autre. Viens me
faire aimer ma féminité, ta virilité, et l’aisance qu’elles ont
à se rencontrer, à se combler… Mets ta main là, entre mes
cuisses, où c’est chaud, creux, partagé, mouillé, vibrant,
troué…
Tu sais qu’il y a des gens qui pleurent dans l’ombre, de
ne pas voir ce trou-là, ce bouton-là, cette fente-là ?
… Dis ? Tu m’en as gardé un peu, à moi aussi ? Dis ?
Tu me prends ici, dans la rue, contre le mur ? Oui, juste
là, dans ma chatte… Je crois que je suis née avec ce sillon,
avec cette grotte pour un jour te connaître, te les donner,
et désormais me sentir vide quand tu n’y viens pas…
Comme tu es délectable, ce soir, et comme tu me fais
jouir !
Si je te disais que tu m’as appris mon corps, et le plaisir
d’en jouer, est-ce que tu me croirais ? Si je te disais que je
n’ai jamais été aussi heureuse d’être une femelle chaude,
ouverte, odorante, facile, tu me croirais aussi ? Si je te
disais que…