La Femme De Papier

quelques mouvements rapides et verticaux : le galop d’un
cheval de bois sur le manège, et je pris grand soin de
l’accompagner dans son extase en la tenant très fort, et
puis elle s’immobilisa, tendue, raide, au sommet de la joie
que je venais de lui donner.
Dans son extase, elle avait lâché ta queue, et je crois
que c’est ce qui déclencha ta réaction, violente et
savoureusement imprévisible… Tu étais à ton tour jaloux,
et ce double pouvoir que je me découvrais tout à coup,
celui de la combler et de t’en donner ombrage, m’envahit
d’une fierté exquise. Mais je n’eus guère le temps de
goûter mon triomphe. Déjà, tu l’empoignais, d’un geste
ferme et précis. Tu l’as retournée, tu l’as assise sur toi,
sur ta bite têtue, et je me suis retrouvée, moi qui n’avais
pas bougé, devant vous et à vos pieds. C’est à toi qu’elle
tournait le dos à présent, à moi qu’elle faisait face. Ses
cuisses très écartées sur toi me révélaient le troublant
spectacle de votre union. Je voyais ton dard enfoncé en
elle, tes couilles un peu écrasées sous ses fesses et son
sexe béant, moiré du flot qui venait de la submerger,
nacré, luisant, hésitant entre le rouge sombre et le rose
plus tendre. Je la scrutais éperdument, j’aurais voulu que
mon regard la brûle, et il la brûlait sans doute, puisqu’elle
gardait les yeux obstinément clos. C’est très impoli, ça,
Madame, de ne pas regarder les gens en face ! C’est très
impoli et c’est très bête, car il n’y a rien de plus délicieux
que la honte à certains moments. Allons, petite sœur,
ouvre les yeux et regarde-moi te regarder. Je te fais
l’amour rien qu’avec les yeux. Lis dans mes prunelles et
sur mon visage ce que je vois là, à vingt centimètres de