La Femme De Papier

comme ça, absolument offerte à l’autre, que le désir
aiguillonnait et qui m’a enfilée sans façon.
C’est lui qui nous a imposé sa cadence, toi, tu me
portais seulement, et moi, coincée entre vous deux,
empalée sur vos deux barreaux, ruisselante, haletante,
j’ai laissé faire. Devant moi, il dansait une frénétique
danse du scalp, ou de la pluie, ou de l’amour. Il ne
barattait pas seulement d’avant en arrière, mais de
gauche à droite, m’élargissant consciencieusement,
comme s’il avait voulu me rendre béante, puis ses
mouvements sont devenus circulaires, ses hanches
tournaient vite et sa trique dessinait en moi des ronds
parfaits, et j’avais l’impression que mon con faisait des
« Oh ! » émerveillés.
Derrière moi, tu ressentais les contrecoups de son
pilonnage, et tu haletais dans mon cou. Une tempête me
ballottait, j’avais un peu peur de chavirer, mais la volupté
qui commençait à m’envahir prit bientôt le pas sur la
frayeur et la douleur. Tu m’avais un peu violée, et la
brûlure de ta pénétration était en train de se transformer
en une chaleur terriblement suggestive.
J’ai savouré vos pines, et leurs glissements et leur
volume, avant de me résoudre au plaisir. C’est lui qui a eu
raison de mon stoïcisme, avec un geste que j’ai trouvé, à
cet instant, d’un érotisme irrésistible : il a ramassé, de ses
mains restées libres, la masse de ses couilles, et les a
écrasées entre nous deux, sous sa bite et sur mes poils, à
la base de ma chatte, en se serrant très fort contre moi, et
en murmurant d’un air hagard : « Tu les sens ? Tu les
sens ? » Il m’a semblé plus convenable de perdre moi