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séparation, annuelle mais chaque fois poignante.<br />
J’espérais vaguement que le petit matin nous réunirait,<br />
toi et moi, pour la dernière fois avant de longues<br />
semaines, ce qui ne m’empêcha pas de m’adonner<br />
pleinement aux joies de libations dûment partagées.<br />
Nous avons mangé un peu, dansé et ri beaucoup, et bu<br />
énormément.<br />
Juste avant l’aube, il fallut organiser le retour, et ce ne<br />
fut pas chose simple… Entre ceux qui avaient déjà déserté<br />
la fête et ceux qui n’étaient plus en état de le faire par<br />
eux-mêmes, le nombre de conducteurs et de véhicules<br />
disponibles était plus que critique. Finalement, nous nous<br />
engouffrâmes tous les deux à l’arrière de je ne sais plus<br />
quelle voiture, parce que tu venais de prêter la tienne à je<br />
ne sais plus qui (je crois que tu ne savais pas non plus).<br />
J. nous y demanda asile à son tour, car il venait de se<br />
rendre compte qu’il avait laissé ses clefs sur son tableau<br />
de bord et, bien sûr, son automobile était verrouillée !… Il<br />
fallait qu’il rentre chez lui chercher un double du<br />
trousseau. L’aventure, pourtant banale, nous arracha des<br />
éclats de rire…<br />
Notre chauffeur, passablement éméché, aussi, comme<br />
il se doit, démarra un peu sec et faillit rater son premier<br />
virage en beauté, pour l’avoir négocié d’une seule main,<br />
l’autre fourrageant sans vergogne sous la jupe de sa<br />
compagne. Dans l’embardée qui résulta de cette<br />
manœuvre imparfaite, je fus projetée contre J. qui, très<br />
prévenant, amortit le choc en me prenant par la taille.<br />
L’instant ne fut pas désagréable, le contact de son corps<br />
me procurait une sensation de douceur et de sécurité à
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