La Femme De Papier

queue végétale : une formidable racine torturée, noueuse,
écarlate, obscène et délectable. Ce que tu es bandant,
comme ça ! Aux deux sens du terme, d’ailleurs. Mais je
suis plus avide de ton propre plaisir que du mien. Tu me
cherches, tu voudrais me monter, me sauter et ta queue,
malade de désir, fait n’importe quoi contre mon ventre.
Non ! c’est moi qui te chevaucherai, c’est moi qui vais te
faire l’amour, te baiser. Tu te rends, tu n’en peux plus de
ce gigantesque zob qui ne demande qu’à se fourrer
n’importe où, dans un trou, à s’y frotter, à y éclater. Je ne
me toucherai pas une seule seconde. Je suis parfaitement
maîtresse de la situation ; je descends doucement sur ton
pieu, très doucement, et je remonte ainsi. J’ai des ressorts
d’acier dans les cuisses, et un aspirateur dans le con. Ne
bouge pas ! Je peux te baiser ainsi pendant une heure si
tu veux. Ne bouge pas, te dis-je. Sens bien tout : ta bite
enfouie jusqu’aux poils dans ma chatte, sucée, aspirée,
recrachée très lentement, très, très lentement. Une
heure, si tu veux…
Non, en quelques secondes tu as abandonné la lutte.
Tu as soulevé les reins et fermé les yeux. À ce moment-là,
j’ai été si fière que j’ai oublié de mettre mon doigt sur mon
clitoris…
Tu as été un peu dépité, considérant que tu venais de
vivre une espèce de défaite, et négligeant de célébrer mon
espèce de victoire… Odieux bonhomme, mon cher amour,
quand comprendras-tu que ta reddition me fut plus douce
que ta raideur, et que je garde en moi le souvenir de ton
plaisir comme celui d’un émouvant aveu ?