La Femme De Papier

J’ai cherché très brutalement ton cul. C’est lui que je
désirais, c’était ta seule entrée secrète, dérobée, jamais
profanée encore. Il me plaisait passionnément que tu
fusses puceau de ce côté-là, je serais le premier et tu t’en
souviendrais longtemps… En comprenant mon projet, tu
t’es cabré, tu as protesté, tu as crié des « non ! » pleins de
fièvre. Oh ! Comme je t’ai aimé, comme j’ai aimé ta peur,
à ce moment-là, ta peur et ta détresse et ta douleur ! Car
je t’ai pénétré sans précaution aucune, vivement,
furieusement, des deux pouces à la fois, ongle contre
ongle, peu soucieuse de t’écorcher, et même espérant
confusément te blesser, te marquer, signer mon viol d’une
griffe cuisante, peut-être sanglante…
Ton étroitesse, enivrante comme une ultime barrière,
a déchaîné chez moi une méchante envie de te saccager,
de te rompre. Je t’ai élargi des deux mains, les pouces
travaillant dans ton orifice comme au milieu d’un fruit
trop vert qui refuse d’éclater, et les autres doigts crispés
sur tes fesses qui bondissaient d’effroi. Je t’ai distendu,
j’ai terrorisé ta révolte avec des menaces ordurières : je te
l’éclaterai, je te ferai craquer la charnière, je te fouillerai
très loin, très loin, je m’enfoncerai dans tes ordures et
j’écrirai sur tout ton corps des graffiti obscènes avec le
butin que je ramènerai… Je vais te dévoiler, te découvrir,
explorer tes entailles, je vais t’humilier, homme cracheur
de foutre, si fier de ta virilité, si fort de tous tes pouvoirs,
on va se rendre compte tous les deux que tu n’es
finalement qu’une usine à merde !… Je te réduirai à
l’enfance, à la vieillesse, à l’infirmité, à l’incontinence… Je
t’ouvre tellement que tu ne pourrais plus rien retenir, que