La Femme De Papier

tu venais de placer. L’un d’eux m’écorcha en passant,
d’un capuchon trop vif. Je n’eus pas le temps de gémir
que tu me forçais ailleurs, en m’arrachant un hurlement.
Je sentis les crayons (il y en avait sans doute plusieurs)
entrer dans mon cul très brutalement, et tu les y enfonças
d’un geste rageur.
Ton visage me fascinait, inhabituel, concentré sur un
objectif que je supposais, en tremblant, diabolique. J’étais
torturée, écartelée par deux pals trop rigides, trop épais,
irréguliers, blessants. Tu annonças : « Encore un là, et là
aussi », et tu t’exécutas. Je crus craquer lorsque tu
envoyas les deux marqueurs rejoindre leurs frères,
surtout derrière…
Je te vis avec horreur parcourir la table du regard, et
je sus à cette seconde que mon calvaire ne faisait que
commencer. Mon tourment devint alors autant moral que
physique. À chaque crayon ajouté, j’espérais follement
que ce serait le dernier, et je redoutais la prochaine
souffrance…
Mon bureau offrait, hélas ! des ressources
insoupçonnées. Tu découvris le tiroir et je me mis à
grelotter d’effroi. Je te suppliai alors, accrochée à toi, mais
tu restas impitoyable. « Encore un là, et un ici ! » J’étais
bourrée à éclater. Le bord de mon vagin était tendu, je
croyais le sentir se déchirer ; j’avais le cul horriblement
douloureux et la fragile muqueuse qui le tapissait avait
sûrement cédé, des gouttes d’un liquide chaud que je
supposais être du sang coulaient entre mes fesses… De
combien de pointes Bic, de combien de porte-mine, de
combien d’instruments m’avais-tu pénétrée au juste ?