La Femme De Papier

me donnes à lui et où il va me prendre ? Et n’es-tu pas
plus flatté aussi, de ce qu’il me plaise, pas plus sûr de mon
sentiment pour toi, de mon admiration, de ma tendresse,
puisque tu me sais sensible au charme des hommes, mais
uniquement préoccupée de toi, mon amour ?…
Le moment dure, et je règne sur vos espérances, parée
au regard de chacun par celui que me porte l’autre. Vos
ferveurs se nourrissent l’une de l’autre, l’émulation qui
n’existait pas quand nous sommes arrivés ici vient de
naître de ce trouble jeu de coups d’œil. Chacun semble
avouer : « Je la veux d’autant plus que tu la veux aussi ! »
Me voilà au centre d’une rivalité sans animosité, sans
hargne, mais non sans noblesse, et je vous attends, mes
seigneurs, mes maîtres, mes esclaves…
La détente a été double et, une fois de plus,
parfaitement simultanée. Votre force conjuguée m’a
soulevée de terre, portée jusqu’à ce bar que je n’avais pas
encore vu dans un coin du salon. Tu t’es assis sur un des
tabourets, très hauts, qui le flanquaient. Nos ébats allaient
prendre de l’altitude…
Je t’ai tourné le dos, je me suis juchée sur les tasseaux
transversaux qui relient les pieds du siège, tu m’as saisi la
taille, très vite, à deux mains. J’ai trouvé sous mon cul ta
bite raidie, furieuse. Tu m’as installée dessus d’une vive
pression, et j’ai crié de saisissement. Lui était là, devant
moi, debout, exactement à la bonne hauteur, et je voyais
sa queue luisante, affolée, qui battait une drôle de mesure.
Tu as passé tes mains sous mes cuisses, tu les as
soulevées, écartées, tu m’as ouverte à fond et je suis
encore descendue sur ton dard, et tu m’as maintenue