MILIEU ET AMBIANCE.

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CONFÉRENCE
chose que des forces déterminant la vie humaine : pour lui,
comme l’écrit Brunetière, un paysage n’est pas un paysage… mais
un “ milieu” — un empiètement étrangement anthropomorphique
— Que l’on regarde autour de soi les instincts régulateurs et les facultés
implantées dans une race … on y découvrira le plus souvent
l’œuvre de quelqu’une de ces situations prolongées, de ces circonstances
enveloppantes, de ces persistantes et gigantesques pressions
exercées sur un amas d’hommes… lorsque nous avons considéré la
race, le milieu, le moment, c’est à dire le ressort du dedans, la pression
du dehors et l’impulsion déjà acquise, nous avons épuisé… toutes les
causes possibles du mouvement.
À quel emprunt inconsidéré aux sciences naturelles Taine a recours dans
son débat sur les sciences sociales et morales ! La nature les enveloppe*, les
circonstances enveloppantes* (échos d’ambiens et de √|ƒ§Ä¤∑μ !) sont fondées
sur des expressions biologiques antérieures et sont elles-mêmes,
avec Taine, fondues dans des références à la géologie (le pli permanent* —
les plis accidentels*). De nouveau, le moment réunit la vitesse acquise
[momentum], l’élan des physiciens avec l’idée du « moment » : « l’impulsion
déjà acquise* » (ailleurs on trouve « …outre l’impulsion permanente
et le milieu donné, il y a la vitesse acquise »). Si l’on ajoute à cela le
recours mentionné plus haut à la mécanique et à l’érosion des sols, on
obtient un extraordinaire fatras de métaphores et d’analogies, dont
aucune à part soi ne convient, et dont l’accumulation tend précisément à
contrecarrer cette vigueur et cette force que le grand Positiviste désirait
si ardemment introduire dans son traitement de la théorie sociale. —
Dans un article au sujet des trois fameux facteurs de Taine, M. Winthrop
H. Rice (Romanic Review, XXX, 273) a cherché à démontrer que le
moment* devrait être éliminé en tant que partie constituante du système
tainien dans la mesure où il est lui-même le produit des deux autres.
Dans sa démonstration, il renvoie aux hésitations de Taine et de ses commentateurs
pour ce qui concerne la relation exacte à l’œuvre entre les
trois facteurs. — Affirmer, comme le fait M. Rice, que le moment* est le
produit de la race et du milieu, comme l’eau est le produit de l’hydrogène
et de l’oxygène (c’est son analogie chimique), revient à trahir un manque
de sens historique et à mettre Taine à l’écart de l’application de la