MILIEU ET AMBIANCE.

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CONFÉRENCE
Il benessere ambiente non era favorevole a quello sforzo interiore
[de l’amour]. Un senso di benessere gli avvolgeva lo spirito
come una fascia molle.
En effet, c’était précisément un procédé magistral de la part
de cet habile magicien de la langue de faire revivre un mot italien
profondément enraciné (avec toute sa souplesse — servant soit de
nom, soit d’adjectif) sans l’exposer au poids de l’exotisme. Sa
tournure de phrase, ne révélant aucune inspiration étrangère,
était de cette façon des plus heureuses, illustrant le thème horacien
: « Multa renascentur quae jam cecidere… vocabula » (la
devise du Vocabolario della prosa dannunziana, 1913, de Passerini).
On sait combien D’Annunzio pouvait employer un matériau lexical
archaïque afin d’inventer des mots pour désigner les créations
modernes, où la nouveauté prenait place dans une ancienne tradition
(verbale) (on se rappelle sa proposition de velívolo pour
« avion » — cf. B. Migliorini, « Gabriele D’Annunzio e la lingua italiana
», 1939). Cependant, en employant dans l’extrait ci-dessus il
benessere ambiente, il fait entendre une nouvelle note par quoi,
sous couvert d’archaïsme, il introduit un sentiment clairement
moderne, très fin de siècle* : la conscience de la rupture entre
l’homme et le milieu (ce que Croce a appelé le côté « fragmentaire
» de son être face aux choses [Letteratura della nuova Italia,IV,
52]). D’Annunzio lui-même a dit de son roman Trionfo della morte :
« Io ho circumfuso di luce, di musica e di profumo le tristezze e le
inquietudini del morituro » ; il a artificiellement tissé un ambiente
autour de son personnage : l’homme et le milieu sont à présent
réunis.
L’italien ambiente a fini par hériter assez naturellement de
toutes les significations que recouvrait milieu en français : on a
ambiente sociale, ambiente morale ; dans certains cas en effet, ce
n’est pas tant l’environnement concret de l’homme que le mot
semble exprimer que l’humeur subjective dans laquelle il est