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CONFÉRENCE<br />
même Baggesen employait de plus omland (de formation parallèle<br />
à omverden, qui apparaîtra plus tard) lorsqu’il écrivait en danois.<br />
Ainsi, en tenant pour acquise l’existence d’un omverden non<br />
attesté, on a présupposé un modèle danois (renforcé par omland),<br />
de sorte que le mot allemand Umwelt a été accepté comme issu de<br />
ce modèle.<br />
Personnellement, je suis convaincu qu’Umwelt ne vient pas<br />
d’omverden, mais que c’est le contraire. En premier lieu, la dernière<br />
attestation de omverden est douteuse : assez curieusement le<br />
mot omland, qui n’a pas influencé le mot allemand, se rencontre<br />
dès 1807, et l’on doit se demander pourquoi omverden, en tant<br />
qu’origine de Umwelt, aurait dû attendre 1822 pour entrer en littérature.<br />
De plus, c’est un fait reconnu que ce n’est pas le danois<br />
qui a enrichi l’allemand mais le contraire, et que l’on ait créé un<br />
omverden vient probablement de l’emploi d’Umwelt — et en particulier<br />
de son emploi chez Goethe. Enfin, même si ce mot est<br />
attesté pour la première fois chez un Danois, c’est en écrivant sa<br />
poésie en allemand que Baggesen a employé ce mot. Et c’est dans<br />
la poésie allemande que je pense que la clé de l’origine d’Umwelt<br />
doit être cherchée.<br />
Baggesen admirait Voss (un de ses poèmes est dédié au poète<br />
allemand) lequel, comme Klopstock avant lui, avait imité dans ses<br />
vers l’hexamètre homérique qui demande un spondée au dernier<br />
mètre. Ces deux poètes avaient insisté sur l’importance de ce pied<br />
spondaïque final. Klopstock avait dit : « Der Schluss mit den langen<br />
oder kurzen Silben ist nicht gleichgültig », et l’on sait qu’il a<br />
corrigé une fin de vers telle que Pforten der Tiefe en Pforten des<br />
Abgrunds. Voss poursuivit dans la même veine : « Keine Gleichförmigkeit<br />
der Endungen, zumal in Schlussrythmen, wo das leidige<br />
–en sich so gern einstellt ». (La thèse de E. Linckenheld, Der<br />
Hexameter bei Klopstock und Voss, Strassburg, 1906, p. 58, établit<br />
que seulement 8 % des vers de Luise de Voss comportent des<br />
rimes féminines.) Dans son enthousiasme pour les spondées,Voss<br />
ne s’est pas contenté de la syllabe finale, et il fut pris à partie par