MILIEU ET AMBIANCE.

LEO SPITZER
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au passage principal où l’idée de milieu est traitée. Et voici ce qu’il
est écrit p. 42 : « Der Volkslebensraum : Klima und Landschaft » !
Dans Beiträge zur Gesch. d. deutschen Sprache und Lit., 1940, un
article porte le titre suivant : « Die politische Umwelt des deutschen
Rolandsliedes », et annonce son propos : « die Umwelt und
den Raum seiner Entstehung zu erschliessen ». Aujourd’hui,
Umwelt n’est rien d’autre qu’une paraphrase à la mode pour
« lieu », « endroit » (dans le changement radical de l’Innerweltlichkeit
vers le local, on peut peut-être sentir une certaine correspondance
avec la conception, chez les physiciens modernes, d’un
« objet-dans-le-champ [object-in-the-field] », et avec leur abandon
de l’infinitisme) 14 .
Leo SPITZER.
(Traduit de l’anglais par Olivier Moroni.)
dans une Reichsgründungsfeier d’après guerre, chercha à tout le moins à
fixer l’expression das innere Reich, comme pour compenser la perte de
son empire extérieur par un patriotisme du monde intérieur [innerworldly
patriotism] de la part des Allemands (Würzburg, 1928). Cependant
l’école de Stefan George employait le mot Reich, ce qui implique
la domination et un souverain en termes de nation et de pays ; ainsi, à
ce sujet du moins, ils peuvent être considérés comme ceux qui ont
donné son allure au nouvel impérialisme de ceux qui prenaient plaisir
aux foras ire…
14 On peut montrer comment les idées métaphysiques à la base de la
physique contemporaine peuvent gagner jusqu’à la pensée politique à
travers un parallèle russe.Voici un épisode tiré de « Darkness at Noon »
(1940) d’A. Köstler : une victime des procès politiques en Russie est
assaillie à l’heure de sa mort par la tentation de se laisser aller à l’expérience
mystique qui consiste à se fondre dans l’univers (un sentiment
qu’il appelle le « sens océanique » ; la personne en extase se dissout
comme du sel dans la mer), quand alors l’image d’une page d’un article
sur la finitude [finitism] dans l’astrophysique moderne qu’il avait lu des
années auparavant lui traverse l’esprit comme un éclair. Faisant alors le