MILIEU ET AMBIANCE.

LEO SPITZER
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communal gente tanti vizi d’educazione, tante reità e debolezze e
viltà di mente e di cuore ». C’est seulement avec hésitation qu’en
1895 il semble accepter l’emploi mélioratif de l’ambiente sociologique
: « naturalmente Firenze, su tutte le città italiane, ha, come si
direbbe oggi,l’ambiente dantesco » (Opere, X, 430).
Carducci lui-même a tenté de rendre plus littéralement le français
milieu par un mot authentiquement italien. Dans la préface à ses
Letture del Risorgimento 1a , afin de représenter l’idée de « milieu intellectuel*
» (ou, comme Panzini le définit : « focolare di operosità e
produzione intellettuale »), il emploie miluogo (« milieu » [middle]).
D’après Paolo Monelli (Barbaro Dominio, 1933, p. 204), il avait trouvé
ce mot chez le toscan trecentista Frate Giordano da Rivolta (on peut
le trouver plus tôt dans le Novellino, et plus tard chez Varchi [Tomm.-
Bell.] et chez Léonard de Vinci, cf. note 4 de l’article principal) ; c’est
ainsi qu’à cause de son caractère archaïque, il avait l’apparence d’un
mot authentiquement italien (alors que c’est linguistiquement parlant
un gallicisme) tout en représentant une traduction littérale de
(la signification originale de) milieu 1b . Mais nous n’avons ici qu’une
tentative isolée. Il était bien plus cohérent que le pur mot italien
ambiente, connu depuis Galilée et qui avait tout le temps été le frère
jumeau du milieu des physiciens, prît également pour lui-même le
sens que milieu avait acquis grâce aux biologistes et aux sociologues,
au lieu que revécût ce miluogo patiné — un mot qui partageait avec
milieu la seule signification que ce dernier avait perdue.
Il devient parfois difficile de savoir si nous avons affaire à
l’ambiente ancien de Galilée, ou au nouvel ambiente « milieu », ce
qu’on voit dans l’extrait suivant du Trionfo della morte (1894), p. 60,
de D’Annunzio :
1a — d’après Panzini : je n’ai pu trouver le passage en question dans la
réimpression de cette préface dans Opere, XII, 482.
1b Nous avons rencontré miluogo dans le texte moderne de Faldella où
ambiente avait également la signification, plus traditionnelle, de « juste
milieu », « moyenne ».