MILIEU ET AMBIANCE.

LEO SPITZER
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enveloppé — on le traduirait mieux, dans ce cas, par Stimmung.
C’est ainsi que Terracini écrit dans Vox romanica,V, 204, paraphrasant
Charles Bally :
…la lingua [en tant qu’opposée au dialecte]… è ricca di sfumature
affettive (gatto : micio) o di connotazioni di ambiente (gatto :
felino). Siamo d’accordo sulla più ricca sfumatura di ambiente,
legata alla maggior complicazione sociale rappresentata appunto
da una lingua.
D’une part, le mot (sfumature affettive) doit être compris par
l’(ambiente) sociale de la ligne suivante. Cependant, il semble que
quelques pages plus loin il y ait une identification preque parfaite
entre ton (l’humeur) et ambiente :
Qui [selon un emploi journalistique d’un mot noble à l’origine]
siamo in presenza di una specie di anacoluto tonale, di un
salto troppo brusco di ambiente.
D’autre part, ambiente semble avoir pénétré dans le monde
trivial des affaires et de la bureaucratie : Migliorini atteste son
emploi contemporain comme synonyme de « pièce » (una casa di
cinque ambienti), autant que membro, locale et vano (ce dernier
contenant une nuance de froideur et d’objectivité, et ayant un
usage plus large). L’emploi d’ambiente pour « pièce » peut évidemment
s’expliquer par la psychologie des propriétaires et des
agents immobiliers qui cherchent à offrir des « pièces à atmosphère
» à leurs clients, anticipant « empathiquement » les propres
sentiments de ces derniers (c’est la même psychologie qui, aux
États-Unis, impose l’emploi dés-affecté [un-sentimental] de l’affectif
[sentimental] home, à la place de house, plus terne [a lovely eightroom
home for sale] ; et effectivement : quiconque possède une
maison est toujours désigné comme un « home-owner », jamais
comme un « house-owner »).