MILIEU ET AMBIANCE.

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CONFÉRENCE
II. EN ESPAGNOL.
En Espagne, où le milieu de Taine fut emprunté, et où le mot
italien (et espagnol) ambiente et le medio indigène (cf. Diccionario
de Autoridades s.vv.) permettaient aussi d’exprimer ce concept, un
nouveau terme fut inventé par Ortega y Gasset (« Meditaciones
del Quijote » 2 ), lequel devait, comme le français ambiance, être
2 Cf. par exemple p. 194 :
El organismo es inserto en el medio físico, como una figura en el tapiz.
Ya no es él quien se mueve, sino el medio en él. El medio es el unico
protagonista. Se habla de producir el « ambiente ».
On peut remarquer que le mot ambiente, tel qu’Ortega l’emploie, apparaît
régulièrement entre guillemets ; lorsqu’il parle en media vox, il
emploie medio. — Circunstancia n’a pas encore été assimilé par la plupart
des écrivains espagnols, qui continuent à employer ambiente et
medio — ce dernier davantage selon le sens de Taine de milieu social
(medio social, etc.), tandis que le premier l’est selon les connotations
plus vagues d’« atmosphère », de Stimmung. Pedro Salinas (Literatura
española siglo XX, Mexico, 1941, p. 43) cite un extrait poétique d’Azorín
sur les jardins qui, dans l’heure calme de la nuit, « entran en harmonía
y communión íntima con el ambiente y con las cosas que las rodean ». Salinas
lui-même emploie parfois le neutre lo circunstancial en référence au
caractère abstrait d’ambiente (comparer el prosáico ambiente moderno,
p. 90 avec al amparo de lo circunstancial, p. 128), réintroduisant par là
dans la seule langue romane qui ait conservé un neutre l’équivalent du
…ª √|ƒ§Ä¤∑μ grec abstrait. — Avec García Lorca ambiente doit avoir une
connotation de « lumière », étant donné que ce qu’il appelle « entonación
» et « tonos » (= nuances de lumière) dans les indications scéniques
d’un acte, devient « ambiente (oscuro) » pour celles d’un autre.
— Le mot ambiente a eu une évolution sémantique particulière en
Argentine ; comme le montre Castro avec une évidente désapprobation