MILIEU ET AMBIANCE.

LEO SPITZER
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milieu ambiant* — moins aérien) qui représenterait l’origine d’ambiance*
tel qu’on l’employait généralement — peut-être l’origine
de l’expression de Daudet. Que cela fût possible ne changerait
rien à l’explication de l’expression de Goncourt : l’ambiance des
milieux* ne pouvait pas se fonder sur une ambiance* aussi hypothétique
— tout simplement parce qu’une « ambiance aérienne »
ne dévore pas. Si l’on pose une ambiance* plus ancienne, on peut
seulement supposer que l’ambiance des milieux* représente une
expression individuelle imprévue et sans écho.
fluctuations d’un climat donné, mais avec le changement d’un climat à
un autre : de la zone torride à la zone glaciale.) — On rencontre également
le mot température* dans l’expression température morale*, dans
un sens proche du « climat moral », d’« ambiance » ou de « milieu »
— dans la Philosophie de l’art de Taine, on le trouve en réalité associé à
milieu (on ne doit pas oublier la juxtaposition, en grec, de ≤ƒk«§»
— dont température* est une traduction littérale — avec √|ƒ§Ä¤∑μ)
De même qu’on étudie la température physique pour comprendre l’apparition
de telle ou telle espèce de plantes …de même il faut étudier la
température morale pour comprendre l’apparition de telle espèce d’art
…Les productions de l’esprit humain, comme celles de la nature
vivante, ne s’expliquent que par leur milieu.
Dans le dix-neuvième siècle allemand, j’ai trouvé de fréquentes occurrences
de Temperatur dans un emploi comparable à celui qu’atmosphère*
a acquis : le Ministre de la guerre, von Roon, disait en s’adressant
au Parlement prussien en 1862 :
Ich habe bereits zweimal Gelegenheit gehabt, die angenehme Temperatur,
welche in diesem Hause in Betreff jener grossen Massregel (une
note sur un service auxiliaire) herrschte, zu fühlen…
pendant que Bismarck, à moitié ironique, parlait de la « sehr behagliche
Temperatur der Demokratie » (cf. H. Blümner, « Bismarck’s Sprache »,
p. 172) ; l’effet comique provient peut-être de l’association actuelle