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CONFÉRENCE<br />
À partir de la collection d’exemples que ce dernier a eu l’amabilité<br />
de m’envoyer, et de ceux que Torraca a publiés en 1894 (dans<br />
le volume Nuove rassegne, p. 56), je conclus qu’ambiente selon le<br />
sens de Taine était plutôt courant chez Carducci, Isidoro del<br />
Lungo, Tabarrini, Mamiani et Mestica. Le plus vieil exemple est<br />
offert par Migliorini, et on le trouve dans Le “ figurine ” de Faldella<br />
(1875) : « Guardando una gallina mezzana fra la razza bastracona e<br />
la razza minutina, quella gallina mi pare il miluogo, il punto fermo<br />
della specie, proporzionato al cielo, all’atmosfera, a che so io,<br />
insomma a ciò che dicono l’ambiente del paese » (p. 210, dans l’édition<br />
reprint de Bompiani en 1942). Cet exemple renvoie plutôt à<br />
« atmosphère », ≤ƒk«§» , √|ƒ§Ä¤∑μ qu’au milieu restreint de Taine<br />
et atteste une continuation populaire (« ciò che dicono ») de l’ambiente<br />
ancien. Même dans le passage de Scarfoglio, Il processo di<br />
Frine (1884, apud Pancrazi, Racc. e novelle dell’800, p. 819) le lien<br />
avec « air, atmosphère » semble prévaloir : « bastò l’aspetto suo [du<br />
vieux vicaire] per purificare l’ambiente [du tribunal] dal fluido<br />
afrodisiaco che cominciava a propagarvisi ». Quelle que soit sa<br />
« nouveauté », l’ambiente tainien devait déjà exister à cette époque<br />
étant donné qu’en 1886, F. Cazzaniga écrivit L’ambiente, monografia<br />
(Cremona), un ouvrage dont la préface renvoie au « ricorrere<br />
ognor più frequente, nei nostri discorsi, della parola ambiente »<br />
dans le sens récent (« recentissima ») d’« un medium morale e<br />
sociale » — que l’auteur, en effet, oppose à l’ancien usage<br />
d’« atmosphère, climat » : « Al di là di ciò che circonda fisicamente<br />
l’uomo e i suoi aggregati v’ha un altro medium… è l’ambiente<br />
sociale… ambiente s’usa come sinonimo di mondo, di un essere<br />
complesso, fornito di vita propria… ». On sent encore chez Carducci<br />
une opposition à ce nouvel emploi d’ambiente ; dans<br />
« Ceneri e faville », il fustige l’usage social d’ambiente (et ici nous<br />
sommes renvoyés à la remarque ironique de Nietzsche sur le<br />
milieu : voir plus haut) derrière lequel il voit l’esprit couard de<br />
ceux qui laissent faire tout vice en son nom : « La colpa è di quel<br />
che dicon l’ambiente, communale parola che scusa e maschera alla