MILIEU ET AMBIANCE.

474
monde intérieur : « Das ist deine Welt, das heisst eine Welt »
(Faust I ; noter l’emploi du pronom avec le premier Welt qui
accentue son identité avec Innenwelt) ; « mein Busen war so
voll und bang, von hundert Welten trächtig » (« Kenner und
Enthusiast » ; ici, nous avons une conception du royaume
intérieur de l’âme qui remonte en fin de compte à l’idée de
microcosme — le « petit monde »). Je n’essaierai pas de retracer
l’origine de la métaphore du « monde intérieur » : il suffit
de dire que l’emploi piétiste d’Innenwelt repose, en définitive,
sur la phrase augustinienne : noli foras ire, in interiore animae
habitat veritas : l’âme s’empare de sa réalité véritable — i. e.
Dieu — en elle-même. Le monde extérieur est un monde
trompeur. Tout mouvement mystique (tel que celui des piétistes)
devait renouveler cette conception.
Ainsi l’« accident » métrique ex post ressemble à un développement
nécessaire de la langue allemande.
Au début Umwelt, tel que l’emploient Baggesen et Goethe,
semble indiquer le monde extérieur en tant qu’opposé au monde
intérieur :
Baggesen :
…dass von fern (!) erscheinet der Umwelt / Ein’ ätherische Feste
die Schicksalshölle des Dichters (Elégie à Napoléon)
...Hier auf dem blumigen Grase, wo rings euch schirmet die
Wölbung / Schroffer Gebirgshöhe, fern von begegnenden Blicken
der Umwelt (Alpenreise)
Goethe :
CONFÉRENCE
Der Tag ist so lang, das Nachdenken ungestört, und die herbstlichen
Bilder der Umwelt verdrängen keineswegs den poetischen
Sinn, sie rufen ihn vielmehr, von Bewegung und freier Luft begleitet,
nur desto schneller hervor (Italienische Reise)