MILIEU ET AMBIANCE.

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CONFÉRENCE
plus d’importance que son « essence ». La circunstancia a autant de
« présence » que le moi : l’homme, vivant avec son moi dans la circunstancia
doit rétablir son importance et par là se libérer de la
tyrannie de la biologie. Parlant de la manière égotiste de philosopher
d’Ortega, Américo Castro commente : « L’esprit ibère ne
peut jamais décoller du sol vital auquel il est attaché » — ce qui
conduit à son affirmation finale sur la civilisation espagnole :
« pour l’Espagnol, l’homme et le milieu constituent une unité
vitale » — affirmation à interpréter à la lumière du yo y mi circunstancia
d’Ortega 4. .
III. EN ANGLAIS.
La première attestation du mot anglais environment, créé par
Carlyle, apparaît dans un curieux contexte — un contexte ignoré
du New English Dictionary. Le passage dans lequel il apparaît est
extrait de l’article de Carlyle sur Goethe, Miscellanies (1827), où il
est particulièrement intéressant de voir que les vers en question
sont eux-mêmes une traduction de Goethe (Dichtung und Wahrheit,
livre XIII) : à la suite d’un passage dans lequel Goethe avait
insisté sur la tristesse de la « littérature poétique » en Angleterre,
intervient un nouveau paragraphe (séparé du précédent par des
astérisques pour marquer la suppression de certains vers) :
Au sein d’un tel élément, avec un tel environnement de circonstances,
avec un savoir et des goûts de cette sorte ; écrasé de désirs insatisfaits…
; avec la seule perspective de voir s’éterniser une vie languide,
veule, tout juste sociale [il est aisé de comprendre que les
jeunes Allemands comme Werther soient attirés par le suicide].
4 Au sujet de la conception de circunstancia, cf. H. D. Casanueva, Das
Bild vom Menschen bei Ortega y Gasset, Jena diss. 1937 ; dans cet ouvrage,
l’auteur cherche à accorder la philosophie espagnole aux tendances
pédagogiques modernes en Allemagne.