MUSIQUES ACTUELLES et JEUNE PUBLIC - Petit Faucheux

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Lorsque sera employée l’expression Jeune public dans ce rapport, ce sera selon les distinctions habituelles effectuées par les organismes institutionnels s’appuyant sur les grandes étapes psychologiques. Trois périodes seront envisagées, correspondant aux distinctions scolaires : - la petite enfance (globalement de 0 à 6 ans, sachant qu’une distinction supplémentaire, empruntée à Anne Bustarret, doit être conservée, à savoir 0-3 ans correspondant généralement aux crèches ou établissements similaires et 3-6 ans correspondant à l’école maternelle) ; - l’enfance (correspondant à l’âge de l’école élémentaire, du CP au CM 2, à savoir 7-11 ans environ) - l’adolescence (correspondant à la génération 12-16 ans, celle des collèges, incluant l’éventuelle préadolescence de certains ne s’estimant de toutes façons plus dans le monde des enfants). Les lycéens ne sont plus considérés comme faisant partie du jeune public, mais forment une population de jeunes sans autre précision, leur autonomie culturelle étant largement établie. Il n’en demeure pas moins que certaines actions (Zebrok, Chroniques lycéennes) leur sont spécifiquement destinées, font partie d’une certaine diffusion culturelle, et ont leur place dans un état des lieux sur les problématiques en jeu dans la diffusion des musiques actuelles auprès des jeunes. On a tôt fait de constater que ces distinctions, pour pertinentes qu’elles soient, ne livrent qu’un aspect. Car si l’on oublie un temps qu’il s’agit de public pour un spectacle et que l’on parle uniquement d’enfants ou d’adolescents, on se prend à penser qu’il faudrait compléter ces appellations, pour savoir de qui l’on parle, par d’autres coefficients tels que l’enfant à l’école, en famille, dans la rue ou le quartier, en bande, dans le centre de loisirs, en vacances, à la maison. Et si l’on parle d’enfant à la maison, il faudrait alors préciser les modalités de vie familiale, les conditions d’habitat, la culture dominante du lieu, etc. A travers ces remarques très banales, se pose la question de savoir si ce constat influe sur l’organisation d’une programmation ou non. Autrement dit la programmation jeune public est-elle prioritairement bâtie à partir des offres de programmation ou à partir du contexte particulier local qui est le terrain d’évolution des enfants ? Fait-on du jeune public, ou choisit-on des spectacles pour les enfants insérés dans telle histoire, en fonction d’un projet qui vise à les décentrer du sillon en train de se creuser ? On verra que l’une des questions s’adressant aux structures de diffusion a été la plus généralement laissée sans réponse : “ L’environnement géographique, social, économique, scolaire, induit-il des actions particulières, tant dans la programmation que dans les mesures d’accompagnement ?” 10
2. Les univers musicaux La mission confiée par la DMDTS avait précisé les quatre grands chapitres auxquels devait s’attacher l’étude, à savoir - la chanson - les musiques amplifiées (qui seront appelées électronifiées dans ce document) - le jazz - les musiques traditionnelles. Pour la DMDTS, chacun de ces secteurs se subdivise en registres différents, dont la seule énumération fait apparaître, là aussi, la perméabilité des frontières. Pour l’enquête auprès des structures de diffusion et auprès des compagnies d’artistes, c’est cette classification qui a été adoptée et qui donc sert de repères pour la présente étude. Les organismes ont ainsi été interrogés selon le catalogue suivant : - chanson / variétés - musiques électronifiées 2 rock et dérivés hip-hop / rap / Rn’B techno / électro - jazz / musiques improvisées - musiques traditionnelles des provinces françaises du monde / world music Les démarcations ne sont pas aussi rigides que pourraient le laisser croire l’énoncé des esthétiques, on l’a déjà souligné à propos du couple lexical “musiques contemporaines”. C’est pourquoi ont été rajoutées dans les questionnaires, pour situer les échappées possibles, et aussi pour faire le lien avec l’étude de Lucie Kayas, quatre rubriques : - musique classique 2 L’emploi provisoire d’un tel néologisme vise à regrouper sous cette appellation les musiques avec les caractéristiques suivantes : - le son est traité électroniquement (et pas seulement amplifié par une sonorisation) - le son peut provenir de synthèse aussi bien que de traitement électronique de source acoustique (ordinateur, synthétiseur, platines, samples, etc.) - l’acte musical se caractérise par une manipulation de machines électroniques - la référence à une pratique artistique affiliée à des pratiques urbaines, parfois underground, réclamant une certaine puissance sonore, non écrites, portées par une esthétique en marge des esthétiques savantes, intégrant l’improvisation comme mode de jeu, et dont l’accès n’est pas régi par les cursus habituels de l’éducation musicale. Des musiques qui se définissent selon une doxa comprise seulement des initiés. 11
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