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MUSIQUES ACTUELLES et JEUNE PUBLIC - Petit Faucheux

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De nombreuses associations, se réclamant d’une éducation populaire, ont investi un terrain<br />

de diffusion <strong>et</strong> d’enseignement que les structures officielles délaissaient pour mille raisons.<br />

Là aussi, il serait trop simpliste de les m<strong>et</strong>tre sur le seul compte de l’élitisme. C’est ce qui<br />

explique que la mention d’un secteur aussi complexe dans un chapitre évoquant les<br />

organismes d’enseignement général <strong>et</strong> spécialisé ne peut être que survolé. Deux exemples<br />

montreront, par leur diversité, combien l’approche ne peut se faire que sur une vision<br />

assumant à la fois une situation sociopolitique mouvante <strong>et</strong> une attente musicale elle aussi en<br />

bouleversement de ses repères esthétiques.<br />

- L’association CRA-P (Crossroads Artists Production) dirigée par Giacomo Spica a<br />

fondé son action sur le développement des musiques urbaines. Composée d’artistes<br />

se produisant dans l’aire du hip-hop, elle déploie aussi une offre de formation<br />

régulière qui va des CEFEDEM (Lyon, Poitiers), des CFMI (Lille, Lyon, Toulouse)<br />

aux multiples établissements scolaires (lycées <strong>et</strong> collèges) <strong>et</strong> organismes<br />

socioculturels (MJC, Centres sociaux, groupements informels dans les locaux de<br />

l’association). Sa ligne de conduite vise à maintenir une relation forte entre<br />

diffusion, création <strong>et</strong> éducation, se refusant à séparer les aspects sociaux, culturels <strong>et</strong><br />

artistiques de musiques qui ont dépassé le statut d’émergence pour devenir pratique<br />

artistique de plein droit.<br />

- Les MJC, quel que soit leur regroupement au sein des fédérations, ont conscience<br />

qu’« une certaine conception de beaux-arts dominante » m<strong>et</strong>tait à l’écart un<br />

important champ de pratiques musicales, remarque qui vaut autant pour les arts<br />

plastiques que pour les musiques amplifiées. Leur analyse était que ces dernières<br />

échappaient à une conception normative de la vie culturelle. D’autre part ces<br />

établissements, de par leur fonction, étaient bien placés pour observer que les<br />

modèles sur lesquels les adolescents pouvaient se construire étaient des modèles de<br />

leur génération auxquels ils pouvaient aisément s’identifier. Une génération trouvait<br />

ainsi, pour reprendre la formule de certains directeurs de MJC, « un champ de<br />

réalisation de soi » que ne leur apportaient pas les organismes officiels<br />

d’enseignement.<br />

Ces relais assurés par des associations aux vocations multiples (pas nécessairement<br />

musicales ni même artistiques) jouent un rôle toujours important comme territoires (au sens<br />

de villages) où des jeunes peuvent à la fois être public à part entière, de façon autonome, <strong>et</strong> à<br />

la fois pratiquants, par les moyens qui sont mis à leur disposition. Certaines MJC<br />

considèrent qu’à ce niveau elles se situent dans une première étape de citoyenn<strong>et</strong>é entendue<br />

au sens où une société s’interroge sur le lieu où elle place les pratiques culturelles <strong>et</strong> la<br />

reconnaissance qu’elle leur donne en termes de moyens, de compétences, vis à vis d’une<br />

collectivité identifiée <strong>et</strong> ne refusant pas des parti-pris esthétiques.<br />

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