MUSIQUES ACTUELLES et JEUNE PUBLIC - Petit Faucheux

5. Il n’en reste pas moins qu’il est, comme partout, difficile de faire venir des élèves d’une
école de musique au concert, malgré l’incitation des professeurs et la multiplicité des
opérations d’information. Une grande partie des familles considère qu’à partir du moment
où un enfant participe aux activités du CNR, le programme musique est déjà rempli. Il n’y a
pas lieu de compléter par la venue dans d’autres lieux tels que le Pannonica ou autres.
D’autre part les motivations pour un adolescent se modifient avec l’âge. Il viendra au
concert avec des copains, sans ses parents, qui n’ont pas à aller à ce concert avec lui : c’est
son affaire, et de toute évidence ce n’est pas une affaire d’enfant accompagné.
6. Enfin et surtout, il n’existe pas pour la musique l’équivalent du terrain de foot. La mise en
pratique d’un jeu instrumental ne trouve pas l’espace similaire à ce qu’offre le sport. « Le
jeune musicien ne peut jouer qu’à la fête de la musique, au mariage de sa sœur et à la fête de
l’école », résume François Xavier Ruan. Jadis le secteur socioculturel offrait une aire
d’expression, le dédain d’une certaine intelligentsia culturelle à son égard n’a certainement
pas facilité la pratique amateur des plus jeunes. Un climat de méfiance réciproque s’est
installé, avec tous les durcissements dogmatiques brandis par les uns et les autres résumés
dans des mots-bannières (création vs populaire, exigence vs loisir, élitisme vs démocratie,
etc.) Il est difficile, pour les jeunes, de trouver les lieux d’expression de leur art, difficulté
accrue lorsqu’il s’agit d’accueil de groupes issus de l’immigration avec toutes les craintes de
communautarisme. Il manque un personnel spécifique pouvant faciliter la prise en compte
de cette attente multiforme.
L’Athénor
Une scène conventionnée pour le jeune public
1. L’Athénor est une scène conventionnée implantée à Saint Nazaire, avec une mission
spécifique pour le jeune public. S’attachant tout particulièrement aux musiques créatives,
l’objectif de l’établissement est de favoriser l’accès des enfants à la diversité des expressions
musicales, et à travers eux, de s’adresser aux familles et aux habitants des quartiers. Il s’agit
de rendre palpable au cœur de la cité les artistes à travers leur présence, leur travail, leurs
œuvres, à une population qui ne fait pas partie des abonnés des centres culturels.
2. Un effort particulier est fait en direction d’artistes pouvant croiser leur apport. C’est ce
qui explique qu’un champ important est donné à l’improvisation, par la musique
contemporaine, et qu’en regard une moindre place est occupée par la chanson. On retrouve
ainsi dans la programmation des rencontres telles que celle de Jean-Louis Cappozzo et Joëlle
Léandre, ou Guillaume Roy et Hélène Brichaut.
Le travail, pour la structure de diffusion, comme l’explique Brigitte Lallier Monneville,
directrice de l’Athénor, est de trouver la forme qui mette en relation les artistes et les
enfants. C’est ce qui explique que sont souvent offerts des modules de 3 à 7 minutes,
donnant large place à l’improvisation, privilégiant un rapport de proximité, avec plongée
dans la matière artistique. Qu’un support adjacent tel que la couleur ou le geste soit présent,
c’est toujours l’écoute qui est mise en avant à travers une rencontre avec le ou les artistes.
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