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MUSIQUES ACTUELLES et JEUNE PUBLIC - Petit Faucheux

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Une autre distinction semble en tout cas largement admise, celle entre enseignement <strong>et</strong><br />

éducation, <strong>et</strong> l’actualité confirme que les mots ne sont pas neutres. Du moins sont-ils<br />

employés aujourd'hui dans des contextes qui se réfèrent à des orientations pédagogiques<br />

précises (cf. les prises de position de Philippe Meirieu, notamment l’article “Oser éduquer”<br />

ou autres déclarations similaires) .<br />

C’est ce qui explique que beaucoup inscrivent dans l’action éducative ce qui a trait aux<br />

ateliers de pratique artistique. Ils estiment à juste titre que la mission <strong>et</strong> les activités qui se<br />

déroulent dans les établissements scolaires ne se réduisent pas aux activités<br />

d’apprentissages. Même si la question de savoir si l’on peut considérer l’enfant comme<br />

susceptible d’entrer dans le cercle de la pratique amateur fait encore difficulté pour certains<br />

directeurs d’écoles de musique ou de conservatoires.<br />

« L’action artistique viserait à l’intégration de jeunes musiciens dans le<br />

milieu professionnel. »<br />

C<strong>et</strong>te définition proposée par Lucie Kayas envisage une donnée importante dont on verra<br />

qu’elle demeure question pour de nombreux interlocuteurs. Beaucoup s’interrogent sur un<br />

chapitre insuffisamment pris en compte à ce jour : la formation de musiciens désirant<br />

s’adonner professionnellement tout ou partie à une activité artistique en direction du jeune<br />

public.<br />

Toutefois dans le langage courant, l’expression « action artistique » évoque plus<br />

généralement le secteur de la pratique artistique, où l’obj<strong>et</strong> de l’action n’est pas uniquement<br />

relié à une préoccupation pédagogique (même si les r<strong>et</strong>ombées éducatives sont évidentes),<br />

mais où l’énergie est d’abord <strong>et</strong> essentiellement employée à la réalisation d’une œuvre<br />

artistique trouvant sa fin en elle-même.<br />

Selon c<strong>et</strong>te dernière acception, les nuances entre action éducative <strong>et</strong> action artistique sont<br />

ténues, <strong>et</strong> il ne s’agit pas de définitions aux frontières imperméables. Il ne peut en être<br />

autrement dans la mesure où toute activité avec des enfants est par essence dynamique,<br />

c’est-à-dire “en tension vers”. C’est aussi pour cela qu’on ne peut pas dire qu’un enfant est<br />

un professionnel, pas plus qu’il serait uniquement un apprenant-enseigné.<br />

En fait l’une des questions en jeu est surtout de savoir si l’action artistique est exclusivement<br />

le fait des professionnels. L’interrogation s’est présentée jadis dans le domaine des arts<br />

plastiques avec l’art brut, elle s’est prolongée dans le domaine théâtral ou musical avec les<br />

handicapés, elle est la même lorsqu’on aborde la situation des enfants, notamment lorsqu’on<br />

affirme la possibilité pour ces derniers de prétendre à une authentique pratique amateur, dont<br />

l’une des composantes est de pouvoir aller jusqu’à la production publique. Pour perm<strong>et</strong>tre<br />

d’aborder la thématique dans son ampleur, je propose que la définition de Lucie Kayas soit<br />

ainsi modifiée :<br />

L’action artistique vise à l’intégration de jeunes musiciens aux pratiques<br />

musicales amateur en lien avec le milieu professionnel, que ce soit dans le<br />

cadre d’établissements scolaires généralistes ou spécialisés, ou dans toute<br />

autre structure associative ou non.<br />

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