MUSIQUES ACTUELLES et JEUNE PUBLIC - Petit Faucheux

Toute affirmation doit être nuancée et ne peut être validée qu’avec les correctifs
nécessaires. Les disques nominés « pour enfants » ne sont pas nécessairement liés au
spectacle vivant. C’est ainsi qu’on les trouve de plus en plus nombreux chez les libraires,
indiquant l’intérêt que portent les éditeurs à joindre un enregistrement au livre qu’ils
publient. « Un livre et un CD, à regarder, lire et écouter à la fois », telle est la formule
résumant l’initiative de la maison Gallimard à travers une collection qui recouvre aussi
bien le rock (avec une musique de Rodolphe Burger et l’interprétation d’Alain Bashung)
que la voix ou l’électroacoustique. Le Fonds d’Action Sacem est partenaire de l’opération
avec cette précision liminaire : « En accordant ses aides à tous les courants de la création
musicale, le Fonds d’Action Sacem se donne également pour objectif de révéler la
musique aux enfants ». Les éditions Didier Jeunesse, de leur côté, s’attachent au plaisir
de la langue et des rencontres culturelles, alliant le mystère des textes traditionnels, la
créativité des illustrateurs contemporains et le complément audio avec un CD incorporé
au livre.
3. Au-delà de la chanson pour enfants.
Ces deux derniers exemples montrent que le souci de diffuser la chanson française à un
jeune public ne se limite pas aux productions portant l’estampille « enfants ». On a vu,
dans les réponses aux questionnaires, que des classes n’hésitent pas à se saisir d’un
répertoire (par exemple celui de Bourvil) pour élaborer à partir d’une sélection de ses
pièces un spectacle de chansons qu’ils sont en mesure de tourner dans les localités de
proximité. Il nous a été donné à tous d’assister à des récitals de Renaud, de Pierre Perret,
où il s’agissait de public authentiquement familial, toutes générations confondues. L’on
connaît également des familles dans lesquelles les enfants se réjouissent d’écouter les
disques de ces interprètes, et tout autant ceux de Bobby Lapointe, Jacques Dutronc ou
Nino Ferrer. Il y a fort à parier que peu à peu Sanseverino, Benabar et quelques autres
auront la même chance.
Quand il s’agit d’adolescents, le disque répond à un engouement largement aussi fort. La
différence, d’importance, est que la production ne se fait plus dans le cadre d’une
classification clairement repérée. Les achats d’adolescents s’effectuent dans les bacs
fréquentés par les jeunes et les adultes. Musicalement parlant, on change d’univers pour
aborder, parfois à la marge, parfois de plein fouet, le domaine des musiques
électronifiées.
Il a été donné en début de dossier ce qu’était censé recouvrir ce néologisme : un son traité
électroniquement, pouvant provenir de synthèse aussi bien que de traitement électronique
de source acoustique, avec une référence à des pratiques urbaines portées par une
esthétique en marge des esthétiques savantes et dont l’accès n’est pas régi par les cursus
habituels de l’éducation musicale.
On comprend aisément que pour des adolescents en recherche d’une identité qui leur
permette de se démarquer d’une référence familiale ou scolaire, le CD référé à ces
musiques électronifiées est un vecteur important. Il ne leur est pas toujours donné
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