MUSIQUES ACTUELLES et JEUNE PUBLIC - Petit Faucheux
MUSIQUES ACTUELLES et JEUNE PUBLIC - Petit Faucheux
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On r<strong>et</strong>rouve les alliances évoquées dans le domaine de la chanson (par exemple<br />
musicien/comédien, comme Sophie Agnel <strong>et</strong> Catherine Jauniaux à la Cité de la Musique à<br />
Marseille (13), ou musicien/chorégraphe comme Odile Dubosc <strong>et</strong> Jean-Marc Montera à<br />
l’Arche à Béthoncourt - 25).<br />
Les classifications sont également imprécises. Lorsque Médéric Collignon se présente sur<br />
scène avec un saxophoniste <strong>et</strong> un batteur (Festival Mino – 75), il est dans l’esthétique jazz,<br />
même s’il intervient avec “une machine à sons” qui lui perm<strong>et</strong> toutes sortes de fantaisies<br />
sonores ludiques <strong>et</strong> inouïes. Lorsque le même Médéric Collignon se présente quinze jours<br />
plus tard devant une salle d’adolescents, seul, dans le festival de musiques improvisées<br />
Ecouter Voir (Lyon – 69) plus proche de Musiques Actions à Vandoeuvre que d’une soirée<br />
dans un hot-club de province, avec la même “machine à sons”, on est pleinement dans la<br />
musique improvisée ; il se trouve certainement quelque jazzman pour lever un sourcil de<br />
scepticisme sur l’orthodoxie du genre, mais c’est aussi la richesse du jazz de ne pas<br />
s’enfermer dans une esthétique unidimensionnelle.<br />
Il reste néanmoins à vérifier que la part importante du jazz dans les programmations de scènes<br />
nationales vient bien du fait déjà signalé que les concerts sont quasiment exclusivement des<br />
concerts tout public (99 %) <strong>et</strong> sont difficiles à distinguer, dès lors, d’une programmation<br />
générale du jazz par la structure.<br />
Le rock <strong>et</strong> dérivés<br />
Le rock ne fait pas partie, comme le jazz, des programmations majoritaires destinées au jeune<br />
public. Le constat n’a rien de surprenant. Deux raisons majeures expliquent c<strong>et</strong>te absence :<br />
- en ce qui concerne les enfants, le niveau sonore de c<strong>et</strong> univers musical n’engage guère les<br />
responsables de groupes scolaires (enseignants, comités de parents, centres de loisirs) à<br />
programmer un concert qui leur paraîtrait m<strong>et</strong>tre en danger l’oreille des jeunes auditeurs ;<br />
- en ce qui concerne les adolescents, ils sont instinctivement plus portés à aller en groupes<br />
autonomes dans une concert de MJC ou de SMAC, pour marquer leur indépendance <strong>et</strong> la<br />
personnalité de leur goût. Ils rejoignent en cela la politique de ces établissements qui ne<br />
jugent pas utile de faire pour un âge spécifique des concerts où de toutes façons le public visé<br />
sera présent.<br />
Il existe toutefois des groupes de rock qui se destinent partiellement (voire majoritairement,<br />
même si c’est plus rare) au jeune public. Avec c<strong>et</strong>te prudence toutefois que l’appellation rock<br />
fait pencher plus souvent du côté du rockabilly que du côté du métal, sans doute pour les<br />
raisons auditives évoquées ci-dessus. En outre des groupes qui ont jadis été de plein pied avec<br />
le rock de leur temps, tels Bouskidou, sont toujours catalogués comme tels dans les réponses<br />
aux enquêtes : leur récital, néanmoins, est plutôt orienté désormais vers la chanson, d’autant<br />
qu’ils ont délaissé le bal d’enfants qui ont assuré une grande part de leur succès jadis, comme<br />
il fit celui du groupe défunt Amul<strong>et</strong>te avec Didier Nobl<strong>et</strong>. Il est significatif d’ailleurs que le<br />
flambeau, apparemment, ait été peu repris.<br />
Ce qui a été repéré pour le rock est équivalent pour le hip-hop, le rap, la techno, l’électro, <strong>et</strong><br />
d’une manière générale les esthétiques qualifiées d’émergentes. L’une des raisons de<br />
l’absence des scènes jeune public est probablement ce statut d’« émergence » qui m<strong>et</strong> les<br />
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