MUSIQUES ACTUELLES et JEUNE PUBLIC - Petit Faucheux
MUSIQUES ACTUELLES et JEUNE PUBLIC - Petit Faucheux
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Le public visé est celui des familles liées à l’établissement <strong>et</strong> plus largement des mélomanes<br />
de la ville. Par voie de conséquence, les enfants <strong>et</strong> les adolescents du conservatoire ou de<br />
l’école de musique sont vivement invités à y assister. Il existe très certainement des études<br />
pour évaluer les r<strong>et</strong>ombées de c<strong>et</strong>te programmation artistique sur la participation des élèves<br />
de l’établissement. N’étant pas en possession de ces documents, nous ne pouvons que<br />
formuler ici un souhait : que soient intégrés, dans une étude sur la diffusion musicale auprès<br />
du jeune public, l’activité des établissements spécialisés pour perm<strong>et</strong>tre aux élèves d’opérer<br />
la liaison entre le temps d’apprentissage instrumental <strong>et</strong> la nécessité d’une ouverture sur la<br />
pratique sociale générale de ce même instrument. C<strong>et</strong>te étude, si elle n’est pas encore faite,<br />
serait d’autant plus intéressante en ce qui concerne les musiques actuelles, dans la mesure où<br />
de nombreux conservatoires <strong>et</strong> écoles de musique ont également des programmations de<br />
concerts <strong>et</strong> de résidences dans ce domaine.<br />
Là encore, comme pour l’enseignement général, c’est la capacité de ces établissements à<br />
inventer des mesures d’accompagnement qui nous font aborder la question de leur<br />
programmation dans ce chapitre. Tout en prenant acte de leur compétence particulière à<br />
avoir une diffusion de qualité, une attention particulière doit être portée à leur capacité, à<br />
partir de ces concerts <strong>et</strong> de ces résidences, de développer avec les artistes invités des actions<br />
éducatives originales <strong>et</strong> de première importance quant aux répercussions sur les élèves.<br />
3. Organismes d’éducation populaire<br />
L’offre d’accès à la musique par les structures d’éducation populaire est un suj<strong>et</strong> qui<br />
mériterait à lui seul une étude. La question pourrait donner lieu à plusieurs suj<strong>et</strong>s de thèse,<br />
dans la mesure où les initiatives ont couvert un immense champ <strong>et</strong> ne se limite pas à l’image<br />
qu’en donnent parfois des propos simplistes <strong>et</strong> inexacts servant plus à régler des conflits<br />
institutionnels qu’à refléter une vraie compréhension. Circonscrire l’éducation populaire à<br />
un secteur socioculturel pour le démarquer du secteur culturel est le produit d’une querelle<br />
récente, ce n’est en rien le refl<strong>et</strong> de l’histoire.<br />
Deux exemples suffisent à rappeler combien étaient porteuses des initiatives à une époque<br />
où ce qu’on a appelé depuis « le secteur institutionnel » ne manifestait guère d’intérêt pour<br />
une démocratisation de la pratique musicale.<br />
A l’origine, les CMR (Centre musicaux ruraux) ont été conçus pour perm<strong>et</strong>tre aux<br />
contrées géographiques les plus délaissées d’offrir aux enfants scolarisés une initiation<br />
musicale, selon un principe de mutualisation (le mot n’existait pas encore) qui n’était pas<br />
sans évoquer une certaine forme d’envoi en mission laïque ou culturelle.<br />
L’association Peuple <strong>et</strong> Culture, dans les années 60, présidée par la suite par Marc Vignal<br />
dont les compétences musicologiques sont depuis longtemps reconnues, publiait des<br />
opuscules, baptisés « fiches musicales », qui n’avaient guère d’équivalent pour découvrir<br />
les œuvres du répertoire. L’action ne se limitait pas aux écrits, l’association organisant de<br />
nombreux stages y compris pour faciliter la découverte de champs musicaux fort peu<br />
majoritaires (sessions pendant le festival de Royan par exemple).<br />
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