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MUSIQUES ACTUELLES et JEUNE PUBLIC - Petit Faucheux

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débrider leur dynamisme sur une gestique qui relève de la mécanique plus que de la vibration<br />

esthétique.<br />

De plus, à partir de ce moment, ce n’est plus le chant qui compte, mais d’abord le geste.<br />

L’attention de l’enfant s’est détournée sur une mécanique corporelle qui devient jeu,<br />

convivialité avec le voisin, mais souvent déconnectée du propos musical proprement dit<br />

(mélodie, paroles, rythme). On ne peut s’empêcher de soupçonner que la manifestation des<br />

enthousiasmes bruyants est plus une satisfaction que s’accorde l’artiste sur scène, dont il a<br />

besoin pour se persuader que les enfants sont avec lui, <strong>et</strong> qui lui évite de se poser la vraie<br />

question sur la participation effective de ces derniers à sa prestation.<br />

L’arène<br />

Le mot est certes excessif lorsqu’il s’agit de nommer le lieu où est invité à se produire l’artiste<br />

réunissant un jeune public. Il n’est pas trop fort en certaines circonstances où le même artiste<br />

doit mener un combat avec les éléments qui lui sont imposés, relevant de l’architecture, de<br />

l’acoustique, des conditions de visibilité, de l’éclairage, <strong>et</strong> de cent autres composants<br />

nécessaires pour une bonne réception d’un spectacle.<br />

Il existe encore des salles qui sont d’anciens hangars à la résonance impossible, avec des<br />

chaises amovibles sur sol béton faisant face à une scène à 80 cm. du sol. La conclusion<br />

immédiate est que des enfants de 5 à 8 ans, dès le cinquième rang, ne voient que le dossier <strong>et</strong> la<br />

tête dépassant du dossier au-devant de lui, parfois la tête du chanteur, rarement les<br />

instrumentistes. Quant à ceux qui sont entre le 10 ème <strong>et</strong> le 20 ème rang, ils ne voient que des dos<br />

de têtes <strong>et</strong> de dossiers, <strong>et</strong> rien de la scène.<br />

L’on connaît encore de ces salles polyvalentes dans lesquelles il est impossible de faire<br />

l’obscurité, parce que des verrières à hauteur du toit inondent de lumière extérieure (soleil ou<br />

lampadaires nocturnes) ce qui devrait pouvoir se dérouler avec des éclairages contrôlés.<br />

On ne parlera pas de ces chapiteaux, surchauffés l’été, dont les toiles battant au vent font un<br />

frappé aussi indisposant que le relais pris par la pluie les jours de malchance. Ni de ces<br />

gymnases à la réverbération digne des cathédrales les plus gothiques. Ce n’est certes pas la<br />

majorité des cas, mais qu’il puisse y avoir encore des programmations dans ces lieux aussi peu<br />

faits pour le spectacle ne peut trouver aucune excuse, dans la mesure où l’artiste ne peut, quelle<br />

que soit sa bonne volonté <strong>et</strong> quelle que soit par ailleurs l’appréciation que l’on puisse porter sur<br />

son spectacle, être dans les conditions requises par sa démarche.<br />

La jauge<br />

Il y a un point sur lequel les artistes <strong>et</strong> les directeurs de salle sont souvent en désaccord, c’est<br />

sur les questions de jauge. On devine aisément que le problème d’une structure de diffusion est<br />

d’équilibrer au mieux son budg<strong>et</strong>. Si le taux de remplissage est trop faible, il aura certes des<br />

moyens limités pour rentrer dans ses frais. Du coup, lorsqu’une compagnie limite à 200 enfants<br />

le nombre admis par séance, si la salle comporte 300 sièges, la tentation est forte d’ajouter une<br />

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