MUSIQUES ACTUELLES et JEUNE PUBLIC - Petit Faucheux
MUSIQUES ACTUELLES et JEUNE PUBLIC - Petit Faucheux
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Une histoire personnelle liée à l’enfance<br />
Pour certains, la décision a été prise lorsque le fait d’être parents d’enfants en âge de<br />
participer à des spectacles programmés pour le jeune public a fait prendre conscience d’une<br />
carence manifeste : le registre musical dans lequel s’exprime professionnellement l’artiste<br />
n’est que peu présenté dans les concerts scolaires. L’auteur de ces lignes a vu ainsi le<br />
spectacle de Sophie Agnel dans un univers musical rarement au programme des spectacles<br />
jeune public : les musiques improvisées. Il peut témoigner que le proj<strong>et</strong> était non seulement<br />
légitime, mais qu’il aurait été regr<strong>et</strong>table de ne pas ouvrir ainsi la programmation jeune<br />
public à une esthétique pour l’heure encore confidentielle.<br />
D’autres disent également combien leur situation familiale a été décisive pour se lancer<br />
dans le spectacle jeune public : le simple fait de connaître un nouveau statut personnel de<br />
parents fait prendre conscience de la place de l’enfant dans une société humaine, <strong>et</strong> de la<br />
nécessité de prendre en compte sa présence.<br />
Certains situent le rapport à l’enfance en relation avec leur histoire personnelle, se<br />
remémorant leur propre passé : « Enfant, la musique me faisait rêver, j’ai eu envie de<br />
partager ces émotions, <strong>et</strong> à force on se spécialise ».<br />
D’autres encore affirment simplement, de manière aussi spontanée que sincère, que le<br />
choix est lié à c<strong>et</strong>te présence de l’enfant, élargie à un horizon plus large que celui de la<br />
seule famille : « J’aime les enfants », ce qui perm<strong>et</strong> à la même personne de conclure par un<br />
motif complémentaire : « <strong>et</strong> c’est enfant qu’il faut s’ouvrir à la culture <strong>et</strong> à l’art ».<br />
L’enfance liée à une histoire personnelle<br />
Dans les paragraphes précédents, l’adulte prenait conscience de son propre regard sur<br />
l’enfance (la sienne, ses propres enfants). Ici c’est l’enfant qui pose question à l’adulte :<br />
« Les enfants vous rem<strong>et</strong>tent plus en question que les adultes. Je m’y sens comme un<br />
poisson dans l’eau ». Ou encore : « Les enfants <strong>et</strong> les jeunes me nourrissent ». Quelqu’un<br />
évoque « la générosité de ce public ».<br />
Il y a peu de développement sur ces points. Le contexte d’une enquête ne perm<strong>et</strong>tait pas de<br />
longs commentaires, mais il est certain qu’une réflexion intéressante pourrait être menée<br />
sur ce suj<strong>et</strong> : en quoi le travail avec des enfants est-il porteur de remise en question ? Peutêtre<br />
trouverait-on là un premier critère sur la qualité de ce qui est proposé au jeune public<br />
dans un spectacle musical : est-ce une vision d’adulte qui fantasme son enfance, son passé,<br />
qui s’est éventuellement fait une conception préfabriquée de l’enfance en général, ou est-ce<br />
au contraire une réelle attention à ce que sont les enfants aujourd’hui, à ce qu’ils vivent, à<br />
ce qu’ils pensent, à ce qu’ils attendent ? Qu’ont-ils envie de leur dire ?<br />
quelle(s) représentation(s) les artistes ont-ils des enfants ?<br />
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