MUSIQUES ACTUELLES et JEUNE PUBLIC - Petit Faucheux

composition faisant appel à une lutherie totalement nouvelle et la possibilité pour une classe
de collégiens de s’essayer à leur tour à expérimenter ce qu’ils entendent en spectacle, les
relais sont peu nombreux. Les « commandes pédagogiques » soumises au jury annuel de la
DMDTS sont inexistantes dans le domaine des musiques actuelles. Mais plus encore qu’une
recherche à mener sur les outils (software autant que hardware) pouvant compléter dans un
placard d’école le rayon des xylophones, l’effort premier est sans doute de faciliter pour les
enseignants l’accès de ces esthétiques auxquelles les études musicologiques universitaires ne
les ont guère préparés.
En d’autres termes, l’offre artistique ne relève pas de la seule programmation. Elle
est également affaire d’accompagnement, ce qui en termes grecs se nommait jadis
« pédagogie ».
LA PERCEPTION DE L’ENFANT
Plusieurs interlocuteurs s’interrogent sur le bien-fondé d’une séparation des publics. Tous
néanmoins s’accordent pour « ne pas perdre de vue que la meilleure carte de visite d’un
spectacle aurpès du jeune public est la qualité et pas forcément du soi-disant sur mesure »
(Hennebont – 56). N’en demeure pas moins la question de la spécificité d’un spectacle
s’adressant à des enfants. Le titre de ce chapitre, dans son ambiguïté voulue, renvoie à la
perception qu’a l’enfant de ce qui lui est proposé et à la perception que l’adulte (artiste ou
organisateur de spectacle vivant) a de l’enfant.
1. L’enfant en groupe
Au risque d’énoncer un truisme, parler de jeune public c’est évoquer l’enfant ou l’adolescent
en situation de rassemblement. Cette situation de groupe est généralement prise en compte
lorsqu’on évoque le cas de publics captifs pour les différencier des publics familiaux. Mais
l’on sait combien l’audition d’un enfant n’est pas totalement identique selon qu’il vient à un
concert avec sa classe ou avec ses parents.
Lorsqu’on assiste à un grand nombre de concerts destinés au jeune public, un premier point
commun se dégage malgré la diversité des propos musicaux et scéniques : une certaine
approximation dans les réactions des enfants. D’autant qu’il ne s’agit pas seulement de ce
que l’on peut connaître de la psychologie de l’enfant en général, mais du comportement de
l’enfant en groupe, et non plus rapporté seulement aux études scientifiques concernant
l’enfant pris comme individu personnalisé.
En ce qui concerne les artistes, certains, dans leur comportement à l’égard du jeune public,
donnent parfois l’impression d’avoir une image reconstruite de l’enfance, mêlant
confusément les souvenirs de leur propre jeunesse, les fantasmes plus ou moins diffus sur
cet âge, les peurs de ne pas être compris, la croyance qu’il s’agit d’un âge lié à l’insouciance
ou à la rigolade, etc.
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