MUSIQUES ACTUELLES et JEUNE PUBLIC - Petit Faucheux

centaine au chiffre initial. Si l’on en fait la remarque, on rétorque que le métier de l’artiste est
tel qu’il sait fort bien pouvoir tenir compte de ce dépassement.
C’est souvent vrai, à ceci près que la conception du spectacle en est changée, et que ce qui
devrait se dérouler dans la douceur devient parfois un spectacle à l’arraché, qui emporte certes
l’adhésion, mais qui change néanmoins de nature.
Que dire alors de ces effectifs de l’ordre des 400 ou 500 enfants présents en même temps, et qui
transforment alors le récital en immense manifestation de foule. Certains artistes ne le craignent
pas, et s’en accommodent fort bien. Sauf qu’on peut se demander, toutefois, dans ce contexte,
ce qu’il reste de l’artistique par rapport à un show de masse. En même temps il est vrai que j’ai
pu assister à des concerts où 1.000 enfants étaient réunis dans un climat d’écoute exceptionnel,
montrant que le problème n’est pas dans les chiffres, mais simplement dans l’adéquation d’un
spectacle prévu pour un effectif optimum avec la jauge réelle de remplissage.
Le problème n’est pas de vouloir que les choses se déroulent dans la confidence, l’intime. C’est
celui de rappeler que l’échelle des enfants n’est pas celle de l’adulte : ce dernier a la possibilité
de situer et restituer à chacun et à chaque chose la dimension qui convient. L’étalonnage, chez
l’enfant, n’est pas aux mêmes normes, et l’oublier est au mieux une méconnaissance, au pire
une mépris.
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