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MUSIQUES ACTUELLES et JEUNE PUBLIC - Petit Faucheux

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Echanges autour du zinc<br />

avec des artistes <strong>et</strong> des agents artistiques<br />

En vingt ans, l’intérêt de l’enfant s’est modifié, ne serait-ce que par l’influence de la<br />

télévision <strong>et</strong> l’usage domestique de la télévision. Le temps passé devant le p<strong>et</strong>it écran est<br />

considérable, <strong>et</strong> si l’on en croit certains sociologues canadiens, le taux moyen du temps<br />

passé devant le poste de télévision en une semaine est de 26 heures. Une autre part<br />

importante concerne les jeux vidéo, les DVD, les CD-Rom, de sorte que l’ancien mangedisques<br />

ou le lecteur de cass<strong>et</strong>tes Fisher-price est relégué au musée des antiquités.<br />

Ceci explique-t-il cela ? Le disque a un public de plus en plus restreint <strong>et</strong> devient un obj<strong>et</strong><br />

d’ameublement musical, par exemple pour les longs traj<strong>et</strong>s en voiture lors des départs en<br />

vacances, comme l’est souvent pour les adultes le transistor dans la cuisine ou dans l’atelier<br />

de menuiserie. La chanson, par la télévision ou le DVD supplantant le CD seul, est associée<br />

à l’image, donc à ce qui bouge, <strong>et</strong> à ce qui change constamment. L’époque du crooner<br />

provoquant la pâmoison par le seul charme de sa voix est en grande partie révolue, le clip <strong>et</strong><br />

son rythme d’images cut, mixées, déformées, soumises à tous les traitements qu’offre la<br />

technologie, a supplanté la primauté de l’oreille. On se méprendrait à m<strong>et</strong>tre sur le compte<br />

de la seule Star Academy les motifs d’une évolution dans ce qui séduit aujourd’hui enfants,<br />

adolescents <strong>et</strong> adultes. Peut-être faut-il voir dans c<strong>et</strong>te emprise d’une image enrobant le son<br />

(ou d’un son englobé dans un carrousel d’images, de flashes, de scintillements, de couleurs)<br />

les raisons d’une désaffection de l’enfant, <strong>et</strong> plus largement du public en général, pour la<br />

chanson sous forme de récital. Le récent centre d’intérêt des programmateurs pour les arts<br />

du cirque, de la rue, <strong>et</strong> autres formes de performances, n’est sans doute pas étranger à c<strong>et</strong>te<br />

demande générale de se laisser éblouir par les yeux autant que par les oreilles.<br />

Et pourtant la récente enquête de la SACEM (15 juill<strong>et</strong> 2005) montre que la musique<br />

demeure l’art populaire par excellence. « Elle est perçue comme indispensable par 74 % des<br />

Français, ce qui en fait l’art dont ils pourraient le moins se passer, bien avant la littérature<br />

(56 %) <strong>et</strong> le cinéma (48 %). C<strong>et</strong>te première place de la musique est vraie dans la quasitotalité<br />

des catégories sociales <strong>et</strong> à tous les âges de la vie. ». Ce qui est plus surprenant, c’est<br />

que « dans l’appréciation de la qualité d’une chanson, les Français se concentrent sur la<br />

création, en se partageant entre le critère mélodie <strong>et</strong> composition qui semble plus important<br />

pour 47 % d’entre eux, <strong>et</strong> les paroles (34 %), n<strong>et</strong>tement en second ».<br />

Certes, l’enquête révèle également l’écoute en concert est de 28 %, l’écoute sur la chaîne hifi<br />

étant de 66 %.Mais ces chiffres sont sans doute plus réconfortants qu’ils ne paraissent,<br />

dans la mesure où ce sont les mêmes qui vont dans une salle de spectacle <strong>et</strong> qui alimentent<br />

leur discothèque ou leur iPod. Reste qu’est posé l’accès de tous à la pratique musicale.<br />

C’est une évidence, tout s’apprend. Etre auditeur n’est pas inné. C’est ce à quoi répondent<br />

les « écoles du spectateur ». Etre enseignant n’est pas seulement un don, c’est également une<br />

compétence qui s’acquiert. Il y a du « mystagogue » dans le fait d’accompagner des jeunes à<br />

la découverte des musiques actuelles.<br />

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