MUSIQUES ACTUELLES et JEUNE PUBLIC - Petit Faucheux

Le Pannonica
Illustration d’une politique culturelle
Le Pannonica, implanté à Nantes, est une scène dédiée essentiellement au jazz. Son
responsable, François Xavier Ruart, prévoit chaque année plusieurs possibilités dans le cadre
de l’action culturelle.
1. Le Pannonica offre au CNR de Nantes le plateau du lieu pour que viennent jouer
ensemble professeurs et élèves des classes de jazz dans les conditions d’un vrai concert. Une
fois par trimestre, les élèves peuvent ainsi avoir l’expérience d’une scène publique pour
jouer dans un contexte similaire à ce qu’ils pourraient connaître dans un jazz-club. La
structure de diffusion remplit pleinement sa mission d’action culturelle et mène une activité
artistique selon la définition qui a été donnée en introduction :
L’action artistique vise à l’intégration de jeunes musiciens aux pratiques musicales
amateur en lien avec le milieu professionnel, que ce soit dans le cadre d’établissements
scolaires ou dans toute autre structure associative ou non.
2. Sont également organisées de façon régulière les rencontres entre un musicien programmé
dans le lieu et les élèves de l’école de musique. Ces échanges peuvent revêtir toutes les
formes selon le temps disponible des artistes et leur habitude de ce genre de prestation.
3. Une fanfare de musiques improvisées mêlant enfants et adultes se déroule régulièrement
chaque année, mêlant instruments et voix, ouverte à une cinquantaine de personnes de tous
niveaux, certaines n’ayant éventuellement jamais joué. Cette initiative permet de faire
approcher la musique sous l’angle de la pratique en conjurant toutes les préventions initiales,
l’idée n’étant pas d’apprendre à jouer dans une fanfare, mais d’entrer dans la situation d’être
musicien et ce par la façon la plus démocratique qui soit : aller au terme de son envie.
Cette approche de la musique est nommée par François Xavier Ruan « musiques
immédiates », révélant une approche par l’improvisation où l’exigence première est celle de
l’écoute mutuelle avant tout apprentissage d’ordre instrumental ou notionnel. La fanfare
n’est pas seulement un exercice, mais bien un moment de musique, la cinquantaine de
participants (auxquels un certain nombre de professionnels se joignent, tels que Fabrice
Charles) étant appelés à se produire pendant deux heures en pleine foule sur un marché :
« une manière démocrate (démos, foule) d’être musicien ».
4. Le Pannonica organise également des classes-relais avec une population de jeunes en
rupture de scolarisation. A titre d’exemple, un petit groupe de 5 à 6 enfants ou adolescents
sont réunis avec un DJ « pour apprendre à faire DJ ». Plutôt que d’organiser une
programmation Jeune public au sens strict (une scène voisine, l’Athénor, est missionnée à
cet effet), la structure préfère se rapprocher de jeunes qui sont en attente de jouer la musique
qu’ils écoutent et à qui une approche simple et démocratique (démos, peuple) donne les
outils de compréhension à portée de main (c’est-à-dire par la manipulation) et
éventuellement, pour ceux qui le désirent, montre la voie pour une pratique à acquérir. Le
fait d’organiser des ateliers avec des personnes à qui l’on permet un accès sans condition à
la musique modifie le rapport entre diffusion et exercice personnel d’un art.
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