MUSIQUES ACTUELLES et JEUNE PUBLIC - Petit Faucheux
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7. R<strong>et</strong>ours sur les spectacles<br />
• Généralement c’est oralement en sortie de salle que s’expriment les premières impressions.<br />
Plus largement que la seule question rituelle « Le spectacle vous a plu ? » entraînant la non<br />
moins rituelle réponse « Ouiiiii ! », un échange est parfois organisé à la sortie du spectacle<br />
avec un membre de l’équipe Jeune public. Il arrive qu’une rencontre soit prévue à l’issue de<br />
chaque représentation entre les classes <strong>et</strong> les artistes. « Ce n’est pas systématique, mais par<br />
exemple pour la création Baleine <strong>et</strong> Contrebasse que le Cri du Port (13) a produit sur<br />
plusieurs années (écoles, tournées JMF, centres sociaux, festivals, <strong>et</strong>c.), les enfants <strong>et</strong> les<br />
professeurs ont adressé un nombreux courrier. Chaque spectacle était suivi d’un débat ».<br />
• La plupart du temps, l’avis des enfants sur un spectacle se fait par le biais des enseignants,<br />
ces derniers opérant en classe. La collecte des opinions se fait avec le dessin, le poème,<br />
l’échange oral. La consultation que nous avons pu faire de ces documents est limitée. Il<br />
semble toutefois qu’une part importante des dessins concerne une représentation des artistes<br />
sur la scène, plus rarement une illustration d’un thème abordé dans le spectacle par une<br />
chanson. L’évaluation est à chercher ailleurs, <strong>et</strong> c’est le rôle de l’enseignant, en primaire,<br />
que de pouvoir faire au moment qu’il juge le plus opportun (aussitôt après la séance, le<br />
lendemain) c<strong>et</strong> échange sur ce qui a été vu, entendu, compris, apprécié, surprenant.<br />
• Outre la pratique des écrits par les enfants <strong>et</strong> la discussion après le spectacle avec les<br />
artistes, certaines structures éditent des fiches “Votre avis nous intéresse” (Théâtre Marielos<br />
- La Val<strong>et</strong>te - 83). Pour d’autres, « un questionnaire d’évaluation est transmis aux<br />
enseignants à la fin de chaque saison » (Firminy - 83)<br />
Au-delà de ce descriptif, repris dans le tableau qui clôt ce chapitre, on voit que certaines<br />
questions se font jour qui mériteraient un approfondissement.<br />
• Il serait intéressant de voir les répercussions à long terme : 6 mois après, que reste-t-il d’un<br />
spectacle ? souvent plus qu’on ne le croit ou qu’il n’est dit, mais comment le percevoir ?<br />
• D’une manière générale, les travaux proposés après spectacle (échanges, dessins, courriers,<br />
<strong>et</strong>c.) ont plus un intérêt formatif qu’évaluatif. La pédagogie apprend aux pédagogues que les<br />
r<strong>et</strong>ours de satisfaction ou non satisfaction immédiats ne peuvent dire les répercussions à long<br />
terme, les seules qui puissent entrer véritablement en ligne de compte dans un proj<strong>et</strong><br />
éducatif. Il en va de même dans le domaine artistique. Évaluer la qualité d’un spectacle au<br />
taux de frappement des mains consiste à transférer dans le spectacle vivant le barème<br />
audimat utilisé par la télévision. A c<strong>et</strong> égard, on peut déplorer que des programmateurs,<br />
diffuseurs, enseignants, voire même des artistes, se bercent de c<strong>et</strong>te satisfaction immédiate<br />
qui n’est pourtant pas la norme habituelle de la création artistique. Laquelle peut consister<br />
aussi à déranger, sortir des habitudes, emmener sur des chemins non fréquentés.<br />
Un établissement a écrit « la plus belle réussite est d’afficher “compl<strong>et</strong>” à de nombreux<br />
spectacles ». On peut comprendre que soit recherché un accord entre un diffuseur <strong>et</strong> la<br />
population, d’autant qu’entrent en jeu des questions légitimes de survie. Les<br />
subventionneurs ne sont pas des philanthropes, <strong>et</strong> réclament un taux de rentabilité. Mais<br />
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