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MUSIQUES ACTUELLES et JEUNE PUBLIC - Petit Faucheux

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A contrario, un spectacle dérangeant, comme l’offrent parfois des pièces de théâtre qui<br />

emmènent le spectateur ailleurs, qui laisse perplexe sur l’instant, voire dérouté, <strong>et</strong> dont les<br />

répercussions sur celui qui assiste à la représentation ne se dégagent que progressivement<br />

dans le temps, est-il un spectacle qui ne marche pas ?Une prestation musicale qui ne<br />

provoque pas le plaisir instantané telle qu’en offre le modèle télévisé est-elle un échec,<br />

puisqu’elle ne marche pas comme on en a l’habitude à l’école du p<strong>et</strong>it écran ?<br />

Le vrai problème n’est pas qu’un modèle existe à la télévision, mais qu’il n’y a pas place<br />

pour un contre-modèle, c’est-à-dire pour d’autres formes de participation au spectacle<br />

perm<strong>et</strong>tant de contrebalancer l’exemplaire incontesté parce que sans contrepartie. Il semble<br />

qu’il y a encore fort à faire pour que directeurs de salles, programmateurs, agents artistiques,<br />

journalistes, artistes eux-mêmes prennent l’exacte mesure de ce qu’implique la préparation<br />

d’un contrepoison <strong>et</strong> de sa réelle posologie.<br />

2. R<strong>et</strong>our au premier âge<br />

Un autre aspect de l’évolution des artistes est le souhait manifesté par ces derniers de<br />

s’adresser de plus en plus aux très jeunes enfants. Si l’exercice de la chanson avec des<br />

garçons <strong>et</strong> des filles de 10 ans apparaît de moins en moins séparé de l’exercice de la chanson<br />

en général, la chanson avec les tout p<strong>et</strong>its r<strong>et</strong>rouve une vertu musicale que les conditions<br />

habituelles du spectacle n’offrent pas toujours.<br />

Avec des enfants de 2 à 4 ans, voire moins, la musique se réapproprie un territoire fait de<br />

silence, d’exploration, d’improvisation, de qualité relationnelle, où l’artifice n’a pas de<br />

place, <strong>et</strong> où seule compte la vérité de la démarche.<br />

Raphy Rafaël, expliquant les difficultés qu’il a à faire respecter les jauges de la part des<br />

organisateurs, avoue que dans le cas de la p<strong>et</strong>ite enfance le problème ne se pose plus, ne<br />

serait-ce que parce qu’il ne s’agit plus d’aller installer des « bouts d’choux » dans des<br />

fauteuils dont la taille est telle que le dossier du voisin de devant est un écran total pour voir<br />

ce qui se déroule sur scène. On peut ainsi réinvestir d’autres lieux, y compris des salles<br />

aménagées en mini-auditorium dans une médiathèque, un centre social, une crèche, une<br />

annexe de MJC.<br />

Christian Merveille a résolu la question de manière encore plus définitive : il se déplace,<br />

pour ce type de prestation, avec ses gradins <strong>et</strong> son espace scénique conçus pour tenir dans<br />

une camionn<strong>et</strong>te <strong>et</strong> être installé dans les conditions qui conviennent à l’idée qu’il veut faire<br />

partager du spectacle. De la sorte il impose une jauge indépassable, 120 enfants en<br />

l’occurrence.<br />

Dans ce contexte, toute la musique est concentrée sur la voix, le mot, le souffle, le jeu, la<br />

sonorité des obj<strong>et</strong>s <strong>et</strong> des instruments, avec le principe premier de l’épure, privilégié sur<br />

celui de la massification, <strong>et</strong> autres paramètres qui sont source de véritable plaisir pour ceux<br />

qui découvrent leur corps <strong>et</strong> ses possibilités à travers ce que lui présente un autre qui n’est<br />

pas lui, en l’occurrence l’artiste.<br />

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