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Dans cette énonciation, il suggère deux voies d’investigation : les questions sur les faits visent<br />

à obtenir un discours narratif dans lequel l’acteur se dégage de la situation comme si luimême<br />

la voyait se dérouler devant ses yeux ; les questions sur le ressenti en revanche<br />

engagent la narratrice à parler d’elle, tout en donnant du sens à ce qu’elle dit d’elle. Par cette<br />

simple question, l’animateur guide le groupe vers des modalités d’exploration de la situation<br />

passée visant l’élaboration et la verbalisation de l’expérience de la situation et celle des<br />

sentiments rapportés à elle (FUMAT et al, 2003).<br />

La phase d’exploration<br />

Les investigations du groupe permettent de préciser la situation, jusqu’au point de pouvoir<br />

« la voir ». Les questions portent sur des éléments concernant le dispositif, le rôle des<br />

animateurs, les contraintes, l’environnement institutionnel ; elles permettent d’entrevoir la<br />

complexité de la situation.<br />

Dans le discours se manifestent :<br />

- une posture d’évocation : « Voilà ça me revient », « Justement, je n’arrive pas à<br />

retrouver ça » qui ne permet pas toujours de faire accéder au conscient certaines<br />

informations ;<br />

- une recherche de compréhension, de sens sur l’enchaînement des actions : « Je ne sais<br />

pas pourquoi je suis rentrée dans le débat »… . « Là, j’arrive pas à savoir »<br />

- une prise de conscience favorisée par une question du formateur : « Il y avait deux<br />

garçons… restés en retrait » « Je n’y avais pas pensé » …. « L’émotion a pris le pas<br />

sur la raison, les autres n’ont pas pu travailler ».<br />

De nombreuses phrases rendent compte du réel de l’activité : ce qui n’a pas pu être fait, ce qui<br />

a été fait mais qui n’a pas atteint son but et qui laisse l’auteur du récit dans un sentiment de<br />

dévalorisation.<br />

« Je pense que là je n’ai pas été assez volontaire pour les obliger à le faire »<br />

« Il aurait fallu le faire »… « Je ne l’ai pas fait. »…. « Je me suis dit que je ne l’avais pas<br />

aidé » ; « On est là pour que chacun puisse apporter ce qu’il croit et pense….. Je n’ai pas pu<br />

faire que d’autres expressions aient pu avoir lieu, que je sois rentrée dans le débat »…<br />

« J’avais lutté pour amener ces filles à élaborer… »…..« la façon dont je l’ai fait n’a pas été<br />

utile ».<br />

Nous retrouvons de manière plus manifeste que dans le récit premier ce qui relève du niveau<br />

d’implication personnelle de l’acteur dans la situation et ce qui relève de l’action collective :<br />

« On dit que c’est un temps pour partager les résultats des ateliers »… « On peut initier<br />

l’échange par des questions préparées à l’avance »... « On leur avait dit… »… « On leur<br />

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