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Cinq-Mars (Une conjuration sous Louis XIII) - Lecteurs.com

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et une sorte de consomption s’emparait déjà de lui, lorsqueheureusement il arriva au camp de Perpignan, et heureusementencore eut occasion d’accepter la proposition de l’abbéde Gondi ; car on a sans doute reconnu <strong>Cinq</strong>-<strong>Mars</strong> dans la personnede ce jeune étranger en deuil, si insouciant et si mélancolique,que le duelliste en soutane avait pris pour témoin.Il avait fait établir sa tente <strong>com</strong>me volontaire dans la rue ducamp assignée aux jeunes seigneurs qui devaient être présentésau Roi et servir <strong>com</strong>me aides de camp des généraux ; il s’yrendit promptement, fut bientôt armé, à cheval et cuirassé selonla coutume qui subsistait encore alors, et partit seul pour lebastion espagnol, lieu du rendez-vous. Il s’y trouva le premier,et reconnut qu’un petit champ de gazon caché par les ouvragesde la place assiégée avait été fort bien choisi par le petit abbépour ses projets homicides ; car, outre que personne n’eûtsoupçonné des officiers d’aller se battre <strong>sous</strong> la ville mêmequ’ils attaquaient, le corps du bastion les séparait du campfrançais, et devait les voiler <strong>com</strong>me un immense paravent. Ilétait bon de prendre ces précautions, car il n’en coûtait pasmoins que la tête alors pour s’être donné la satisfaction de risquerson corps.En attendant ses amis et ses adversaires, <strong>Cinq</strong>-<strong>Mars</strong> eut letemps d’examiner le côté du sud de Perpignan, devant lequel ilse trouvait. Il avait entendu dire que ce n’était pas ces ouvragesque l’on attaquerait, et cherchait en vain à se rendre<strong>com</strong>pte de ces projets. Entre cette face méridionale de la ville,les montagnes de l’Albère et le col du Perthus, on aurait pu tracerdes lignes d’attaque et des redoutes contre le point accessible; mais pas un soldat de l’armée n’y était placé ; toutes lesforces semblaient dirigées sur le nord de Perpignan, du côté leplus difficile, contre un fort de brique nommé le Castillet, quisurmonte la porte de Notre-Dame. Il vit qu’un terrain en apparencemarécageux, mais très-solide, conduisait jusqu’au pieddu bastion espagnol ; que ce poste était gardé avec toute la négligencecastillane, et ne pouvait avoir cependant de force quepar ses défenseurs, car ses créneaux et ses meurtrières étaientruinés et garnis de quatre pièces de canon d’un énorme calibre,encaissées dans du gazon, et par là rendues immobiles etimpossibles à diriger contre une troupe qui se précipiterait rapidementau pied du mur.112

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