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Cinq-Mars (Une conjuration sous Louis XIII) - Lecteurs.com

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Paris ont abandonné ; si vous vous entendez avec moi, il luiportera un remède universel et éternel.– Retire-toi, dit <strong>Cinq</strong>-<strong>Mars</strong>, retire-toi, religieux infernal ! aucunhomme n’est semblable à toi ; tu n’es pas un homme ! tumarches d’un pas furtif et silencieux dans les ténèbres, tu traversesles murailles pour présider à des crimes secrets ; tu teplaces entre les cœurs des amants pour les séparer éternellement.Qui es-tu ? tu ressembles à l’âme tourmentée d’undamné.– Romanesque enfant ! dit Joseph ; vous auriez eu de grandesqualités sans vos idées fausses. Il n’y a peut-être ni damnationni âme. Si celles des morts revenaient se plaindre, j’en auraismille autour de moi, et je n’en ai jamais vu, même en songe.– Monstre ! dit <strong>Cinq</strong>-<strong>Mars</strong> à demi-voix.– Voilà encore des mots, reprit Joseph ; il n’y a point demonstre ni d’homme vertueux. Vous et M. de Thou, qui vous piquezde ce que vous nommez vertu, vous avez manqué de causerla mort de cent mille hommes peut-être, en masse et augrand jour, pour rien, tandis que Richelieu et moi nous enavons fait périr beaucoup moins, en détail, et la nuit, pour fonderun grand pouvoir. Quand on veut rester pur, il ne fautpoint se mêler d’agir sur les hommes, ou plutôt ce qu’il y a deplus raisonnable est de voir ce qui est, et de se dire <strong>com</strong>memoi : Il est possible que l’âme n’existe pas : nous sommes lesfils du hasard ; mais, relativement aux autres hommes, nousavons des passions qu’il faut satisfaire.– Je respire ! s’écria <strong>Cinq</strong>-<strong>Mars</strong>, il ne croit pas en Dieu !Joseph poursuivit :– Or, Richelieu, vous et moi, sommes nés ambitieux ; il fallaitdonc tout sacrifier à cette idée !– Malheureux ! ne me confondez pas avec vous !– C’est la vérité pure cependant, reprit le capucin ; et seulementvous voyez à présent que notre système valait mieux quele vôtre.– Misérable ! c’était par amour…– Non ! non ! non ! non !… Ce n’est point cela. Voici encoredes mots ; vous l’avez cru peut-être vous-même, mais c’étaitpour vous ; je vous ai entendu parler à cette jeune fille, vous nepensiez qu’à vous-mêmes tous les deux ; vous ne vous aimiez nil’un ni l’autre : elle ne songeait qu’à son rang, et vous à votre325

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