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Cinq-Mars (Une conjuration sous Louis XIII) - Lecteurs.com

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né vit plus, mais qui a vécu pour moi : il était le plus beau, leplus brave, le plus illustre des grands de l’Europe ; il se couvritdes diamants de la couronne d’Angleterre pour me plaire ; il fitnaître une guerre sanglante et arma des flottes, qu’il<strong>com</strong>manda lui-même, pour le bonheur de <strong>com</strong>battre une foiscelui qui était mon mari ; il traversa les mers pour cueillir unefleur sur laquelle j’avais marché, et courut le risque de la mortpour baiser et tremper de larmes les pieds de ce lit, en présencede deux femmes de ma cour. Dirai-je plus ? oui, je te ledis à toi, je l’ai aimé, je l’aime encore » dans le passé plusqu’on ne peut aimer d’amour. Eh bien, il ne l’a jamais su, jamaisdeviné : ce visage, ces yeux, ont été de marbre pour lui,tandis que mon cœur brûlait et se brisait de douleur ; maisj’étais Reine de France…Ici Anne d’Autriche serra fortement le bras de Marie.– Ose te plaindre à présent, continua-t-elle, si tu n’as pas pume parler d’amour ; et ose te taire quand je viens de te dire detelles choses !– Ah ! oui, madame, j’oserai vous confier ma douleur, puisquevous êtes pour moi…– <strong>Une</strong> amie, une femme, interrompit la Reine ; j’ai été femmepar mon effroi, qui t’a fait savoir un secret inconnu au mondeentier ; j’ai été femme, tu le vois, par un amour qui survit àl’homme que j’aimais… Parle, parle-moi, il est temps…– Il n’est plus temps au contraire, reprit Marie avec un sourireforcé ; M. de <strong>Cinq</strong>-<strong>Mars</strong> et moi nous sommes unis pourtoujours.– Pour toujours ! s’écria la Reine ; y pensez-vous ? et votrerang, votre nom, votre avenir, tout est-il perdu ? Réserveriezvousce désespoir à votre frère le duc de Rethel et à tous lesGonzague ?– Depuis plus de quatre ans j’y pense, et j’y suis résolue ; etdepuis dix jours nous sommes fiancés…– Fiancés ! s’écria la Reine en frappant ses mains ; on vous atrompée, Marie. Qui l’eût osé sans l’ordre du Roi ? C’est uneintrigue que je veux savoir ; je suis sûre qu’on vous a entraînéeet trompée.Marie se recueillit un moment et dit :– Rien ne fut plus simple, madame, que notre attachement.J’habitais, vous le savez, le vieux château de Chaumont, chez la191

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