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Cinq-Mars (Une conjuration sous Louis XIII) - Lecteurs.com

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– Mon frère, je vous prie de vouloir bien venir vous asseoirprès de moi. Nous allons nous consulter sur ce que je vous aidit. La princesse Marie ne sera point de trop, je l’ai priée derester. Nous n’aurons aucune interruption à redouterd’ailleurs.La Reine semblait plus libre dans ses manières et dans sonlangage ; et, ne gardant plus sa sévère et cérémonieuse immobilité,elle fit aux autres assistants un geste qui les invitait às’approcher d’elle.Gaston d’Orléans, un peu inquiet de ce début solennel, vintnonchalamment s’asseoir à sa droite, et dit avec un demi-sourireet un air négligent, jouant avec sa fraise et la chaîne duSaint-Esprit pendante à son cou :– Je pense bien, madame, que nous ne fatiguerons pas lesoreilles d’une si jeune personne par une longue conférence ;elle aimerait mieux entendre parler de danse et de mariage,d’un Électeur ou du roi de Pologne, par exemple.Marie prit un air dédaigneux ; <strong>Cinq</strong>-<strong>Mars</strong> fronça le sourcil.– Pardonnez-moi, répondit la Reine en la regardant, je vousassure que la politique du moment l’intéresse beaucoup. Necherchez pas à nous échapper, mon frère, ajouta-t-elle en souriant,je vous tiens aujourd’hui ! C’est bien la moindre choseque nous écoutions M. de Bouillon.Celui-ci s’approcha, tenant par la main le jeune officier dontnous avons parlé.– Je dois d’abord, dit-il, présenter à Votre Majesté le baronde Beauvau, qui arrive d’Espagne.– D’Espagne ? dit la Reine avec émotion ; il y a du courage àcela. Vous avez vu ma famille ?– Il vous en parlera, ainsi que du <strong>com</strong>te-duc d’Olivarès. Quantau courage, ce n’est pas la première fois qu’il en montre ; voussavez qu’il <strong>com</strong>mandait les cuirassiers du <strong>com</strong>te de Soissons.– Comment ! si jeune, monsieur ! vous aimez bien les guerrespolitiques !– Au contraire, j’en demande pardon à Votre Majesté,répondit-il, car je servais avec les princes de la Paix.Anne d’Autriche se rappela le nom qu’avaient pris les vainqueursde la Marfée, et sourit. Le duc de Bouillon, saisissant lemoment d’entamer la grande question qu’il avait en vue, quitta<strong>Cinq</strong>-<strong>Mars</strong>, auquel il venait de donner la main avec une207

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