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Cinq-Mars (Une conjuration sous Louis XIII) - Lecteurs.com

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son territoire ajoutés au royaume, en échange des lettresd’abolition accordées à M. de Bouillon reconnu innocent,<strong>com</strong>me MONSIEUR ; que le résultat de tous les arrangementsavait fait admirer l’habileté du Cardinal et sa clémence enversles conspirateurs, qui, disait-on, avaient voulu sa mort. On faisaitmême courir le bruit qu’il avait fait évader <strong>Cinq</strong>-<strong>Mars</strong> et deThou, s’occupant généreusement de leur retraite en paysétranger, après les avoir fait arrêter courageusement au milieudu camp de Perpignan.À cet endroit du récit, <strong>Cinq</strong>-<strong>Mars</strong> ne put s’empêcher d’oubliersa résignation ; et, serrant la main de son ami :– Arrêter ! s’écria-t-il ; faut-il renoncer même à l’honneur denous être livrés volontairement ? Faut-il tout sacrifier, jusqu’àl’opinion de la postérité ?– C’était encore là une vanité, reprit de Thou en mettant ledoigt sur sa bouche ; mais chut ! écoutons l’abbé jusqu’aubout.Le gouverneur, ne doutant pas que le calme de ces deuxjeunes gens ne vînt de la joie qu’ils ressentaient de voir leurfuite assurée, et voyant que le soleil avait à peine encore dissipéles vapeurs du matin, se livra sans contrainte à ce plaisir involontairequ’éprouvent les vieillards en racontant des événementsnouveaux, ceux mêmes qui doivent affliger. Il leur dittoutes ses peines infructueuses pour découvrir la retraite deson élève, ignorée de la cour et de la ville, où l’on n’osait pasmême prononcer son nom dans les asiles les plus secrets. Iln’avait appris l’emprisonnement à Pierre-Encise que par lareine elle-même, qui avait daigné le faire venir et le chargerd’en avertir la maréchale d’Effiat et tous les conjurés, afinqu’ils tentassent un effort désespéré pour délivrer leur jeunechef. Anne d’Autriche avait même osé envoyer beaucoup degentilshommes d’Auvergne et de la Touraine à Lyon pour aiderà ce dernier coup.– La bonne reine ! dit-il, elle pleurait beaucoup lorsque je lavis, et disait qu’elle donnerait tout ce qu’elle possède pourvous sauver ; elle se faisait beaucoup de reproches d’unelettre, je ne sais quelle lettre. Elle parlait du salut de la France,mais ne s’expliquait pas. Elle me dit qu’elle vous admirait etvous conjurait de vous sauver, ne fût-ce que par pitié pour elle,à qui vous laisseriez des remords éternels.338

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