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Cinq-Mars (Une conjuration sous Louis XIII) - Lecteurs.com

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à cheval à la hauteur de la brouette du Roi, et ne la perdaientpas de vue. Ils parlaient à demi-voix.– C’est bien, Fontrailles, c’est bien ; victoire ! Le Roi luiprend le bras à tout moment. Voyez-vous <strong>com</strong>me il lui sourit ?Voilà M. le Grand qui descend de cheval et monte sur le siège àcôté de lui. Allons, allons, le vieux matois est perdu cette fois !– Ah ! ce n’est rien encore que cela ! n’avez-vous pas vu<strong>com</strong>me le Roi a touché la main à MONSIEUR ? Il vous a faitsigne, Montrésor ; Gondi, regardez donc.– Eh ! regardez ! c’est bien aisé à dire ; mais je n’y vois pasavec mes yeux, moi ; je n’ai que ceux de la foi et les vôtres. Ehbien, qu’est-ce qu’ils font ? Je voudrais bien ne pas avoir la vuesi basse. Racontez-moi cela, qu’est-ce qu’ils font ?Montrésor reprit :– Voici le Roi qui se penche à l’oreille du duc de Bouillon etqui lui parle… Il parle encore, il gesticule, il ne cesse pas. Oh !il va être ministre.– Il sera ministre, dit Fontrailles.– Il sera ministre, dit le <strong>com</strong>te du Lude.– Ah ! ce n’est pas douteux, reprit Montrésor.– J’espère que celui-là me donnera un régiment, et j’épouseraima cousine ! s’écria Olivier d’Entraigues d’un ton de page.L’abbé de Gondi, en ricanant et regardant au ciel, se mit àchanter un air de chasse :Les étourneaux ont le vent bon,Ton ton, ton ton, ton taine, ton ton.… Je crois, messieurs, que vous y voyez plus trouble que moi,ou qu’il se fait des miracles dans l’an de grâce 1642 ; carM. de Bouillon n’est pas plus près d’être premier ministre quemoi, quand le Roi l’embrasserait. Il a de grandes qualités, maisil ne parviendra pas, parce qu’il est tout d’une pièce ; cependantj’en fais grand cas pour sa vaste et sotte ville de Sedan ;c’est un foyer, c’est un bon foyer pour nous.Montrésor et les autres étaient trop attentifs à tous lesgestes du prince pour répondre, et ils continuèrent :– Voilà M. le Grand qui prend les rênes des chevaux et quiconduit.L’abbé reprit sur le même air :Si vous conduisez ma brouette,Ne versez pas, beau postillon,238

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