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Cinq-Mars (Une conjuration sous Louis XIII) - Lecteurs.com

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Mais la porte s’ouvrit au vieil abbé Quillet presque dans lemême instant.– Mes enfants ! mes pauvres enfants ! criait le vieillard enpleurant ; hélas ! pourquoi ne m’a-t-on permis d’entrer qu’aujourd’hui? Cher Henry, votre mère, votre frère, votre sœur,sont ici cachés…– Taisez-vous, monsieur l’abbé, disait Grandchamp ; venezsur la terrasse, monseigneur.Mais le vieux prêtre retenait son élève en l’embrassant.– Nous espérons, nous espérons beaucoup la grâce.– Je la refuserais, dit <strong>Cinq</strong>-<strong>Mars</strong>.– Nous n’espérons que les grâces de Dieu, reprit de Thou.– Taisez-vous, interrompit encore Grandchamp, les jugesviennent.En effet, la porte s’ouvrit encore à la sinistre procession, oùJoseph et Laubardemont manquaient.– Messieurs, s’écria le bon abbé s’adressant aux <strong>com</strong>missaires,je suis heureux de vous dire que je viens de Paris, quepersonne ne doute de la grâce de tous les conjurés. J’ai vu,chez Sa Majesté, MONSIEUR lui-même, et quant au duc deBouillon, son interrogatoire n’est pas défav…– Silence ! dit M. de Ceton, lieutenant des Gardes écossaises.Et les quatorze <strong>com</strong>missaires rentrèrent et se rangèrent denouveau dans la chambre.M. de Thou, entendant que l’on appelait le greffier crimineldu présidial de Lyon pour prononcer l’arrêt, laissa éclater involontairementun de ces transports de joie religieuse qui ne sevirent jamais que dans les martyrs et les saints aux approchesde la mort ; et s’avançant au-devant de cet homme, il s’écria :– Quam speciosi pedes evangelizantium pacem, evangelizantiumbona !Puis, prenant la main de <strong>Cinq</strong>-<strong>Mars</strong>, il se mit à genoux et têtenue pour entendre l’arrêt, ainsi qu’il était ordonné. D’Effiat demeuradebout, mais on n’osa le contraindre.L’arrêt leur fut prononcé en ces mots :« Entre le procureur général du Roi, demandeur en cas decrime de lèse-majesté, d’une part ;« Et messire Henry d’Effiat de <strong>Cinq</strong>-<strong>Mars</strong>, grand Écuyer deFrance, âgé de vingt-deux ans ; et François-Auguste de Thou,âgé de trente-cinq ans, conseiller du Roi en ses conseils ;333

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