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Cinq-Mars (Une conjuration sous Louis XIII) - Lecteurs.com

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perpétuelle, ainsi que l’assassin maréchal de Vitry, car ilsn’avaient voté que cette peine pour moi. Quant au Marillac, quiconseilla la mort, je la lui réserve au premier faux pas, et te re<strong>com</strong>mande,Joseph, de me le rappeler ; il faut être juste avectout le monde. Reste donc encore debout ce duc de Bouillon, àqui son Sedan donne de l’orgueil ; mais je le lui ferai bienrendre. C’est une chose merveilleuse que leur aveuglement !ils se croient tous libres de conspirer, et ne voient pas qu’ils nefont que voltiger au bout des fils que je tiens d’une main, etque j’allonge quelquefois pour leur donner de l’air et de l’espace.Et pour la mort de leur cher duc, les huguenots ont-ilsbien crié <strong>com</strong>me un seul homme ?– Moins que pour l’affaire de Loudun, qui s’est pourtant terminéeheureusement.– Quoi ! heureusement ? J’espère que Grandier est mort ?– Oui ; c’est ce que je voulais dire. Votre Éminence doit êtresatisfaite ; tout a été fini dans les vingt-quatre heures ; on n’ypense plus. Seulement Laubardemont a fait une petite étourderie,qui était de rendre la séance publique ; c’est ce qui a causéun peu de tumulte ; mais nous avons les signalements des perturbateursque l’on suit.– C’est bien, c’est très-bien. Urbain était un homme trop supérieurpour le laisser là ; il tournait au protestantisme ; je parieraisqu’il aurait fini par abjurer ; son ouvrage contre le célibatdes prêtres me l’a fait conjecturer ; et, dans le doute, retiensceci, Joseph : il vaut toujours mieux couper l’arbre avantque le fruit soit poussé. Ces huguenots, vois-tu, sont une vraierépublique dans l’État : si une fois ils avaient la majorité enFrance, la monarchie serait perdue ; ils établiraient quelquegouvernement populaire qui pourrait être durable.– Et quelles peines profondes ils causent tous les jours anotre saint-père le pape ! dit Joseph.– Ah ! interrompit le Cardinal, je te vois venir : tu veux merappeler son entêtement à ne pas te donner le chapeau. Soistranquille, j’en parlerai aujourd’hui au nouvel ambassadeurque nous envoyons. Le maréchal d’Estrées obtiendra en arrivantce qui traîne depuis deux ans, que nous t’avons nommé aucardinalat ; je <strong>com</strong>mence aussi à trouver que la pourpre t’iraitbien, car les taches de sang ne s’y voient pas.89

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