13.07.2015 Views

Cinq-Mars (Une conjuration sous Louis XIII) - Lecteurs.com

Cinq-Mars (Une conjuration sous Louis XIII) - Lecteurs.com

Cinq-Mars (Une conjuration sous Louis XIII) - Lecteurs.com

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

– Mais tant que je vivrai, moi, dit la Reine avec fermeté, jem’y opposerai.À ces derniers mots, la pluie et la grêle tombèrent sur le balconavec violence ; la Reine en profita pour quitter brusquementla porte et rentrer dans les appartements, où la duchessede Chevreuse, Mazarin, M me de Guéménée et le prince Palatinattendaient depuis un moment. La Reine marcha au-devantd’eux. Marie se plaça dans l’ombre près d’un rideau, afin qu’onne vît pas la rougeur de ses yeux. Elle ne voulut point d’abordse mêler à la conversation trop enjouée ; cependant quelquesmots attirèrent son attention. La Reine montrait à la princessede Guéménée des diamants qu’elle venait de recevoir de Paris.– Quant à cette couronne, elle ne m’appartient pas, le Roi avoulu la faire préparer pour la future Reine de Pologne ; on nesait qui ce sera.Puis, se tournant vers le prince Palatin :– Nous vous avons vu passer, prince ; chez qui donc alliezvous?– Chez M lle la duchesse de Rohan, répondit le Polonais.L’insinuant Mazarin, qui profitait de tout pour chercher à devinerles secrets et à se rendre nécessaire par des confidencesarrachées, dit en s’approchant de la Reine :– Cela vient à propos quand nous parlions de la couronne dePologne.Marie, qui écoutait, ne put soutenir ce mot devant elle, et dità M me de Guéménée, qui était à ses côtés :– Est-ce que M. de Chabot est roi de Pologne ?La Reine entendit ce mot, et se réjouit de ce léger mouvementd’orgueil. Pour en développer le germe, elle affecta uneattention approbative pour la conversation qui suivit et qu’elleencourageait.La princesse de Guéménée se récriait :– Conçoit-on un semblable mariage ? on ne peut le lui ôter dela tête. Enfin, cette même M lle de Rohan, que nous vîmestoutes si fière, après avoir refusé le <strong>com</strong>te de Soissons, le ducde Weymar et le duc de Nemours, n’épouser qu’un gentilhomme! cela fait pitié, en vérité ! Où allons-nous ? on ne saitce que cela deviendra.Mazarin ajoutait d’un ton équivoque :294

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!