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Cinq-Mars (Une conjuration sous Louis XIII) - Lecteurs.com

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imprimés dans ma tête. Oui, que l’univers s’écroule autour demoi, ses débris m’emporteront inébranlable.– Ne <strong>com</strong>parons pas les pensées de l’homme à celles du ciel,et soumettons-nous, dit de Thou gravement.– Amen, dit le vieux Grandchamp, dont les yeux s’étaientremplis de larmes qu’il essuyait brusquement.– De quoi te mêles-tu, vieux soldat ? tu pleures ! lui dit sonmaître.– Amen, dit à la porte de la tente une voix nasillarde.– Parbleu, monsieur, faites plutôt cette question à l’Éminencegrise qui vient chez vous, répondit le fidèle serviteur en montrantJoseph, qui s’avançait les bras croisés en saluant d’un aircaressant.– Ah ! ce sera donc lui ! murmura <strong>Cinq</strong>-<strong>Mars</strong>.– Je viens peut-être mal à propos ? dit Joseph doucement.– Fort à propos, peut-être, dit Henry d’Effiat en souriant avecun regard à de Thou. Qui peut vous amener, mon père, à uneheure du matin ? Ce doit être quelque bonne œuvre ?Joseph se vit mal accueilli ; et, <strong>com</strong>me il ne marchait jamaissans avoir au fond de l’âme cinq ou six reproches à se faire visà-visdes gens qu’il abordait, et autant de ressources dans l’espritpour se tirer d’affaire, il crut ici que l’on avait découvert lebut de sa visite, et sentit que ce n’était pas le moment de lamauvaise humeur qu’il fallait prendre pour préparer l’amitié.S’asseyant donc assez froidement près du lit :– Je viens, dit-il, monsieur, vous parler de l’a part du Cardinalgénéralissime des deux prisonniers espagnols que vous avezfaits ; il désire avoir des renseignements sur eux le plus promptementpossible ; je dois les voir et les interroger. Mais je ne<strong>com</strong>ptais pas vous trouver veillant encore ; je voulais seulementles recevoir de vos gens.Après un échange de politesses contraintes, on fit entrerdans la tente les deux prisonniers, que <strong>Cinq</strong>-<strong>Mars</strong> avaitpresque oubliés. Ils parurent, l’un jeune et montrant à découvertune physionomie vive et un peu sauvage : c’était le soldat ;l’autre, cachant sa taille <strong>sous</strong> un manteau brun, et ses traitssombres, mais ambigus dans leur expression, <strong>sous</strong> l’ombre deson chapeau à larges bords, qu’il n’ôta pas : c’était l’officier ; ilparla seul et le premier :164

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