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Cinq-Mars (Une conjuration sous Louis XIII) - Lecteurs.com

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désarmer, et se mirent à courir dans leur conquête <strong>com</strong>me desécoliers en vacances, rient de tout leur cœur <strong>com</strong>me après unepartie de plaisir.Un officier espagnol, enveloppé dans son manteau brun, lesregardait d’un air sombre.– Quels démons est-ce là, Ambrosio ? disait-il à un soldat. Jene les ai pas connus autrefois en France. Si <strong>Louis</strong> <strong>XIII</strong> a touteune armée ainsi <strong>com</strong>posée, il est bien bon de ne pas conquérirl’Europe.– Oh ! je ne les crois pas bien nombreux ; il faut que ce soitun corps de pauvres aventuriers qui n’ont rien à perdre, et toutà gagner par le pillage.– Tu as raison, dit l’officier ; je vais tâcher d’en séduire unpour m’échapper.Et, s’approchant avec lenteur, il aborda un jeune chevau-léger,d’environ dix-huit ans, qui était à l’écart assis sur le parapet; il avait le teint blanc et rose d’une jeune fille, sa main délicatetenait un mouchoir brodé dont il essuyait son front et sescheveux d’un blond d’argent ; il regardait l’heure à une grossemontre ronde couverte de rubis enchâssés et suspendue à saceinture par un nœud de rubans.L’Espagnol étonné s’arrêta. S’il ne l’eût vu renverser ses soldats,il ne l’aurait cru capable que de chanter une romancecouché sur un lit de repos. Mais prévenu par les idées d’Ambrosio,il songea qu’il se pouvait qu’il eût volé ces objets deluxe au pillage des appartements d’une femme ; et, l’abordantbrusquement, lui dit :– Hombre ! je suis officier ; veux-tu me rendre la liberté etme faire revoir mon pays ?Le jeune Français le regarda avec l’air doux de son âge, et,songeant à sa propre famille, lui dit :– Monsieur, je vais vous présenter au marquis de Coislin, quivous accordera sans doute ce que vous demandez ; votrefamille est-elle de Castille ou d’Aragon ?– Ton Coislin demandera une autre permission encore, et mefera attendre une année. Je te donnerai quatre mille ducats situ me fais évader.Cette figure douce, ces traits enfantins, se couvrirent de lapourpre de la fureur ; ces yeux bleus lancèrent des éclairs, et,en disant : De l’argent, à moi ! va-t’en, imbécile ! le Jeune120

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